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Victory

Traduction : Victoire

Bande originale

Balla Utha Chhakka Laga
Aisa Toh Socha Na Tha
Victory, Victory, Victory
We Love Kirket
Maja Aa Gaya Re Maja Aa Gaya
Money, Money, Money, Money
Tune Re Tune Haan Tune Re

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La critique de Fantastikindia

Par Laurent - le 23 juin 2009

Note :
(5/10)

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Vijay Shikhawat (Harman Baweja) est un surdoué du cricket originaire du Rajasthan, soutenu par son père (Anupam Kher) et son amie (Amrita Rao). Après beaucoup d’efforts, il parvient enfin à convaincre l’entraîneur Dilip Malhotra (Dalip Tahil) de son talent. Très vite, il devient une vedette du monde du sport, officiant comme batteur dans l’équipe nationale, ainsi qu’un homme riche, grâce à son intrigant manager Andy Singh (Gulshan Grover)…

Six bons mois après le bide retentissant du boursouflé mais hautement sympathique Love Story 2050, Harman Baweja tente à nouveau de se lancer dans l’industrie bollywoodienne avec ce film sur le cricket… qui devient vite un nouveau « désastre » au box-office, comme on dit en Inde. Il est certain que le cinéma hindi a produit de meilleurs films sur le sujet, comme Lagaan et Iqbal. Ici, pas de drame social, juste un rise and fall sportif, avec toutes les grosses ficelles que cela comporte : un héros combatif qui s’obstine à jouer malgré une blessure grave, une défaite qui le pousse à se remettre en question, un entourage familial qui suit tous ses matches avec intérêt… sans parler du passage, particulièrement gratiné, où il est consacré star du jour au lendemain et, pourri par l’argent et l’arrogance qui en découle, ne tarde pas à se prendre pour un « dieu » du cricket et à passer le plus clair de son temps en boîte de nuit avec des bimbos occidentales ; et, lorsqu’ensuite ce cher Harman retrouve sa modestie et veut se faire pardonner auprès de son père, on a plutôt envie de sourire, tant l’acteur aux allures de Hrithik Roshan mal dégrossi semble imbu de lui-même dans la vie.

Cela dit, le jeune Harman Baweja est assez efficace dans ce genre de film commercial et, bien que l’on ne s’identifie pas tout à fait à lui en raison de son jeu affecté, il a sûrement encore une chance de percer à Bollywood s’il choisit son prochain film plus judicieusement. Amrita Rao a un rôle conventionnel et limité, mais le casting fait la part belle aux seconds rôles de talent : Anupam Kher, relativement sobre, est attachant dans son éternel rôle de père attentionné, Gulshan Grover évite lui aussi de trop surjouer son personnage fétiche de méchant inquiétant aux méthodes de mafieux, Tinnu Anand est un autre solide second couteau fruste à la voix cassée reconnaissable d’entre toutes (c’est un peu le Richard Bohringer indien si vous voulez !)… Enfin, Dalip Tahil, naguère méchant savoureux chez Abbas-Mustan (Baazigar), est impeccable en vieil entraîneur intègre, même si on aurait aimé un peu plus de hargne communicative pour vraiment nous faire partager sa passion pour le cricket.

Car Victory est tout de même loin du film de sport collectif vibrant à la Chak De ! India, pour n’en citer qu’un, et plus proche d’un honnête téléfilm ou d’un direct-to-video américain saupoudré d’un peu de mélodrame sucré de soap indien et de quelques chansons modernes, heureusement peu nombreuses. Le film est en outre clairement centré sur sa star (en devenir) principale, qui a assez de charisme pour rendre distrayantes les séquences de cricket, notamment le long match final.

Sautant à pieds joints dans tous les clichés d’un genre hyper-codifié, qui constituent aussi paradoxalement les ingrédients immuables de ce rituel qu’apprécient tant les amateurs de films sportifs, Victory est ainsi assez bien ficelé pour divertir ces derniers, mais trop peu captivant pour ceux qui le compareront inévitablement aux nombreuses productions bollywoodiennes plus réussies traitant de sport en général et de cricket en particulier. Quant à son protagoniste, il peut également diviser : jeune premier cinégénique, sûr de lui et prometteur, il manque encore de finesse et ne s’en sort que grâce à un rôle superficiel taillé sur mesure.

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