[Edit 29/01] Quatre films tamouls pour Pongal !
Publié samedi 30 janvier 2016
Dernière modification mardi 2 février 2016
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[Edit 29/01] : Deux des films de Pongal reviennent au cinéma l’Etoile à La Courneuve, début février.
[Edit 27/01] : Troisième semaine pour Rajini Murugan qui s’inscrit définitivement comme le grand vainqueur de ce Pongal.
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[Edit 20/01] : Le verdict de Pongal est tombé ! Gethu ne verra pas de deuxième semaine en France. Et Thaarai Thappattai dont on dit beaucoup de bien a eu du mal à attirer le public dans les salles. Si bien qu’il faudra se rendre au Publicis ce weekend pour en voir les dernières séances. Mais si vous aimez le cinéma de Bala, surtout ne boudez pas votre plaisir. Kathakali a lui aussi eu des retours positifs et il faudra être matinal cette semaine si vous souhaitez ne pas passer à côté, ou alors vous rendre samedi après-midi au Mega CGR d’Epinay. Rajini Murugan confirme la popularité de Sivakarthikeyan en France et la séance de Brignais de dimanche dernier qui avait été annulée est reportée à ce weekend.
[Edit 13/01] Attention, quelques modifications d’horaires pour Rajini Murugan en province. Les posters de la news viennent d’être mis à jour.
Ayoyo ! Oh la la ! C’est Noël après l’heure ! Et notre partenaire AYNGARAN INTERNATIONAL vous invite à célébrer Pongal (célébration des récoltes au Tamil Nadu), non pas avec 1, ni 2, mais 4 sorties ! Plus qu’une période festive, Pongal est crucial pour les sorties de films et annonce la grande rentrée de l’industrie du cinéma tamoul.
Pourquoi avons nous droit à quatre films cette année ? Tout simplement en raison du manque de grosses machines comme les années précédentes. Souvenez-vous en 2014, il y a eu plus de 18 000 entrées en France avec la confrontation Vijay-Ajith avec leurs films respectifs, Jilla et Veeram. Enfin, l’année dernière, le retour du combo Shankar-Vikram avec I et le nanar d’action Ambala, enregistraient 17 000 entrées.
L’ex-humoriste de stand-up devenu animateur de tv, puis acteur au cinéma…. et enfin star, Sivakarthikeyan a une trajectoire étourdissante et il réalise depuis quelques années, un quasi sans fautes. Après un caméo, un second-rôle, des premiers rôles dans des comédies romantiques, des films comiques et même un long-métrage sportif, Sivakarthikeyan s’était lancé avec brio dans le monde du masala avec Maan Karate, son énorme succès de 2014. En 2015, il confirmait son statut de star avec Kakki Sattai et en seulement trois films, on pouvait mesurer le chemin parcouru depuis Varuthapadatha Valibar Sangam (2013).
Justement, c’est avec le réalisateur de son premier film, que Sivakarthikeyan a décidé de s’associer pour Rajini Murugan. Un personnage jovial et taquin, un faire-valoir comique, un grand-père protecteur, un méchant très méchant et une fille belle et à première vue, inaccessible, sont les ingrédients d’un film de Ponram, si on se réfère à sa première réalisation, Varuthapadatha Valibar Sangam. Le schéma sera sensiblement le même, le synopsis aussi, avec quelques changements bien sûr et tous ces ingrédients ont été cuisinés pour être présentés dans un cadre rural, Pongal oblige. Vous l’aurez compris, Rajini Murugan un concentré d’humour et de bonne humeur, pour se plonger dans une ambiance rustique et de circonstance, pour célébrer les récoltes. Donc Joyeux Pongal, avec Sivakarthikeyan, Keerthy Suresh, Soori, Kanaka, Samuthirakani, Rajkiran et D.Imman à la musique !
Faire la fête, c’est bien, mais se cultiver, c’est encore mieux. Et quand il s’agit de se plonger dans un univers et s’immerger dans le quotidien d’une communauté ou de personnes, nul autre que Bala, n’est mieux placé pour retranscrire fidèlement ces tranches de vie à l’écran.
Bala Pazhanisamy dit Bala, est l’un des cinéastes les plus doués et respectés de sa génération. Originaire du Tamil Nadu et lauréat du prestigieux National Film Award pour Naan Kadavul, Bala est le digne représentant du néo-réalisme tamoul, un courant cinématographique dont son mentor, l’éminent Balu Mahendra, était coutumier.
Les films de Bala sont toujours très attendus pour la singularité de son écriture et les formidables rôles qu’il offre à ses acteurs. Le réalisateur a, en effet, révélé les talents d’interprétation de stars comme Vikram et Surya. Après avoir dirigé le trio de jeunes comédiens, composé par Aadharva Murali, Dhansika, et Vedika Kumar dans Paradesi - L’esclave, son précédent film, il a pu faire face à un homologue, le réalisateur M. Sasikumar, à qui il a offert le premier rôle de son nouveau film, Tharai Thappattai (ou Thaarai Thappattai). Connaissant l’ego surdimensionné de Bala, et le franc-parler de M. Sasikumar, on imagine bien les conditions particulières de tournage et le travail que chacun à dû entreprendre pour arriver à travailler ensemble. Tharai Thappattai suit la vie d’une troupe de musique folklorique, se produisant lors des festivals religieux dans les villages reculés du sud de l’Inde. Leur existence difficile, les humiliations auxquelles ils sont confrontés, les agressions sexuelles dont les danseuses sont victimes, les problèmes d’alcool assez courants dans ce milieu, mais aussi la passion des musiciens, la rage de réussir et la franche camaraderie malgré les difficultés, sont quelques-uns des thèmes qui seront évoqués dans Tharai Thappattai. Si M. Sasikumar sous la houlette de Bala suscite la curiosité chez les cinéphiles, la performance de Varalaxmi Sarathkumar est très attendue. Fille de la star des films d’action des années 90, Sarathkumar, Varalaxmi est davantage une personnalité people qu’une actrice reconnue. Cependant, sa présence électrique à l’écran dans son premier film Podaa Podi n’est pas passée inaperçue. D’un naturel extraverti, Varalaxmi Sarathkumar tient peut être ici, le rôle de sa vie, celui de cette danseuse bavarde, bagarreuse et alcoolique. Enfin, étant un film musical, le réalisateur Bala s’est associé avec la légende de la musique de film tamoule, Ilaiyaraja qui signe ici sa 1000e bande originale !
Réalisé par K. Thirukumaran, Gethu est présenté comme un thriller, avec en tête d’affiche Udhayanidhi Stalin et Amy Jackson. Le film ne promet rien d’autre que la nouvelle coupe de cheveux et un nouveau look pour une nouvelle vie, du producteur-acteur Udhayanidhi Stalin, qui est au cinéma, ce que le Télé shopping est à la télévision, à savoir totalement inutile. Restent, l’incroyable plastique d’Amy Jackson, qui sera sans aucun souci, meilleure actrice face à Udhayanidhi Stalin, et surtout les seconds rôles tenus par Vikranth, Satyaraj et Karunakaran, qui sont surtout là, pour faire oublier l’acteur principal de Gethu, bien moins charismatique et intéressant qu’une huitre sur une table de Noël.
Enfin, la musique de Harris Jayaraj n’est pas là pour arranger les choses, et nous rappelle que le temps passe vite. Les meilleures années du compositeur sont derrière lui et je vous conseille de vous tourner vers ses compilations musicales pour retrouver un peu de sa splendeur passée et ses mélodies inoubliables. Est-ce que Gethu est le plat avarié des fêtes de fin d’année ou l’outsider inattendu qui va surprendre tout le monde, tel un phœnix faisant mentir ses détracteurs et autres mauvaises langues (comme moi) ? On l’espère pour son producteur Udhayanidhi Stalin et je l’espère pour Amy, qui est quand même sacrément canon.
Au final, on aurait pu croire que Gethu serait la grande curiosité de Pongal, mais ce titre revient à Kathakali. Le nom de l’acteur principal confère tout naturellement à Gethu, le statut de grosse blague de Pongal. Bon blague à part, parlons de Kathakali, la nouveau film d’action de notre Chuck Norris tamoul, Vishal. L’acteur semble petit à petit récupérer une place laissée vacante, par le très énervé Vijayakanth qui martyrise à présent la scène politique, après avoir envoyé en enfer, quelques milliers de terroristes pakistanais et autres politiciens véreux à l’écran, à grand renfort de coups de tatane bien sanglants.
Réalisé par Pandiraj, présent à nouveau dans l’actualité après Pasanga 2 fin 2015, Kathakali est un film qui vient confirmer sa casquette de touche à tout, obtenue après des œuvres variées comme Vamsam, Kedi Billa Killadi Ranga et sa future sortie Idhu Namma Aalu. Cependant, le succès dont il jouit avec ses réalisations à destination des plus petits, n’est que mitigé lorsqu’il s’attaque à d’autres genres. Kathakali est un peu ce long-métrage de la dernière chance qui doit conjurer le sort, et éviter à son réalisateur d’être catalogué comme le spécialiste des films pour enfants.
Un gars sans histoire, une jolie fille, un méchant très très méchant et une confrontation dont l’issue est connue d’avance. La manière va certainement changer, la musique d’Hiphop Tamizha amène un vent de fraîcheur et il y a le charme de Catherine Tresa aussi belle que convaincante à l’écran : ces éléments font de Kathakali, un bon choix de divertissement qui a peu de chances de vous décevoir. En même temps, Kathakali vous propose bien plus qu’une nouvelle coupe de cheveux et un relookage au menu.
L’équipe de Fantastikindia est heureuse de collaborer à nouveau avec Ayngaran International pour cet évènement exceptionnel (quatre sorties ce n’est pas rien !) qui s’inscrit dans le cadre des célébrations de Pongal, et en profite justement pour vous souhaiter un très Joyeux Pongal dans les salles ! Profitez-en, ça n’arrive pas souvent.
A propos du compositeur Harris Jayaraj, vous l’écrivez vous-même,
…En Inde, la collaboration entre un réalisateur et un compositeur est essentiel et primordial pour obtenir un bon album…
Pour avoir vécu là-bas, je peux vous dire une chose, ce sont exactement les mêmes conclusions que l’on tirait déjà sur le aujourd’hui « légendaire » Ilayaraja, du temps où, il sortait pourtant des bandes originales tels que pour les films de Mogan (UDAYA GEETHAM, THENDRALEY ENNAI THODU, MOUNA RAGAM ou encore MELLA THIRANDHATHU KADHAVU, etc…), pour ceux de Rajini Kanth (NAAN SIGAPPU MANITHAN, PADIKKADAVAN, ou alors MR. BHARATH, etc…) et pour ceux de son rival cinématographique, Kamal Hassan (KAAKKI SATTAI, UYARNDHA ULLAM, JAPANIL KALYANARAMAN et bien d’autres) pour ne citer que cela…
On l’accusait de privilégier certains et de bâcler allégrement les autres…
Aujourd’hui, Ilayaraja, c’est un monument.
Mais le virtuose ne fut pas toujours au top de sa forme.
L’arrivée de la « tempête » nommée A.R.Rahman, en 1992, lui mit une sacrée raclée.
Le « Maestro » tamoul prit du plomb dans l’aile, à partir de cette époque. On peut le constater, que dès qu’une star du calibre de Rajini Kanth opte pour un jeune Rahman pour son MUTHU, c’était quasiment signer l’arrêt de mort pour le « Isai Ignani » qui amorçait déjà, tout doucement, la pente, il est vrai, avec quelques « sursauts » musicaux, mais cela ne changeait pas grand-chose à l’affaire.
Ilayaraja était menacé également par les autres compositeurs Deva, Vidhiya Sagar ou S.A.Rajkumar qui venaient d’entrer en lice, durant cette même période. Le Chandrabose de MANITHAN (avec encore Rajini Kanth) fit déjà « suer » le père Ilayaraja, dans la décennie précédente.
A présent, avec un statut de sage, il est une sommité dans son domaine…
Mais votre analyse ne se circonscrit pas qu’à l’Inde, elle est valable dans le monde :
Michael Curtiz-Max Steiner, Alfred Hitchcock-Bernard Herrmann, Ishirō Honda-Akira Ifukube, Federico Fellini-Nino Rota, François Truffaut-Georges Delerue, Sergio Leone-Ennio Morricone, Gerry Anderson-Barry Gray, Robert Enrico-François de Roubaix, Claude Lelouch-Francis Lai, Rainer Werner Fassbinder-Peer Raben, Blake Edwards-Henry Mancini, Steven Spielberg-John Williams, Raúl Ruiz-Jorge Arriagada, Robert Zemeckis-Alan Silvestri, James L. Brooks-Hans Zimmer, Clint Eastwood-Lennie Niehaus, Tim Burton-Danny Elfman, Spike Lee-Terence Blanchard, Luc Besson-Éric Serra, M. Night Shyamalan-James Newton Howard et une foule de metteurs en scène-compositeurs, encore et plus…
Au regard de ces « illustres » binômes, il est normal, qu’un Harris Jayaraj ne peut donner que le meilleur de lui-même, face à un autre meilleur (réalisateur ou acteur), l’un motivant l’autre et vice versa.
Et je me demande même, si l’on peut se rappeler de tête, au moins une de leurs œuvres musicales, bien supérieures à celles qu’ils exécutèrent pour leur réalisateur attitré.
Un bel album, en l’occurrence, une bande originale n’est pas le fruit, seul, d’un compositeur. On doit lui procurer des images sublimes, une histoire forte, qu’il le fasse vibrer, le travail d’un bon metteur en scène, du moins, digne de ce nom.
Avec un peu plus d’une quarantaine de bandes originales tamoules au compteur (2016), en quinze ans d’activité, depuis ses débuts avec MINNALE (2001), où la plupart tienne encore bien la route, Harris Jayaraj devrait encore nous épater, largement, et je ne pense pas que l’échec d’un ou deux albums réduisent à néant, toute son œuvre ou qu’il soit bon pour la casse. C’est encore prématuré.
Des grands musiciens sont revenus de loin, de très loin…