Gupt (review)
Traduction : Secret
Année | 1997 |
Langue | Hindi |
Genres | Thriller, Masala |
Réalisateur | Rajiv Rai |
Dir. Photo | Ashok Mehta |
Scénaristes | Rajiv Rai, Shabbir Boxwala |
Acteurs | Kajol, Paresh Rawal, Bobby Deol, Om Puri, Manisha Koirala, Raj Babbar, Mukesh Rishi |
Dir. Musical | Viju Shah |
Parolier | Anand Bakshi |
Chanteurs | Kumar Sanu, Sadhana Sargam, Udit Narayan, Alka Yagnik, Hema Sardesai, Kavita Krishnamurthy, Sunita Rao |
Chorégraphe | Chinni Prakash |
Producteur | Gulshan Rai |
Durée | 122 mn |
Sahil (Bobby Deol) est arrêté et condamné à quatorze années de prison pour le meurtre de son beau-père (Raj Babbar), un crime qu’il n’a bien entendu pas commis. Rapidement évadé, il part à la recherche du véritable tueur. Une à une, les personnes qui ont témoigné contre lui à son procès meurent, ou se retrouvent hospitalisées dans un état critique. Quelqu’un chercherait-il, encore une fois, à lui faire porter le chapeau ?
Avec un fil conducteur qui rattache le film au genre du murder mystery anglo-saxon (le héros n’est ni un criminel ni un policier mais un civil, donc ce n’est pas exactement un polar), Gupt - The Hidden Truth est une grosse production commerciale généreuse, qui fourmille de stars, de gros effets et de ruptures de ton malvenues. Autrement dit, on est plus proche d’une comédie policière désuète comme le premier film de la série des Panthère Rose que d’une enquête rigoureuse adaptée d’Agatha Christie !
La distribution est assez hétéroclite. Bobby Deol, fils de la vedette de Sholay Dharmendra et frère de la star d’action nationaliste Sunny Deol, paraît vraiment immature dans un rôle qui aurait mérité plus de mesure, car il est impossible de le prendre au sérieux ; il sera plus crédible dans des films ultérieurs comme Bichhoo, remake lourdaud de Léon avec Rani Mukherjee, ou bien l’efficace film de guérilla Tango Charlie. Il forme dans Gupt une sorte de triangle amoureux improbable avec Manisha Koirala et Kajol. Cette dernière est ici fidèle à son charmant cabotinage qui la rendit célèbre dans les années 90, même si on peut préférer ses grands films de la maturité, Kabhi Khushi Kabhie Gham et Fanaa, dans lesquels elle sera bien plus belle et émouvante. Le seul acteur crédible est Om Puri, le Lino Ventura indien, dans le rôle du flic dur à cuire qui traque le héros.
Malgré une médiocrité quasi générale, on garde cependant deux grands souvenirs du film : son coup de théâtre final ridicule, assez jubilatoire au second degré, et la chanson-titre, un excellent morceau de techno pendant le générique de début, qui sonne d’autant plus actuel que l’ensemble du film est déjà très daté. C’est là l’un des paradoxes de Gupt : il est impossible de porter un jugement précis sur ce thriller raté, parce qu’en dépit de ses défauts, on n’arrive pas à le considérer comme un mauvais film. C’est peut-être lié à son charme rétro : car le scénario, certes invraisemblable, se laisse à peu près suivre, et le tout est en grande partie divertissant, bien que trop long et indigeste… Difficile de trancher donc, Gupt est un film qui pourrait aussi bien en agacer certains par ses outrances vieillottes qu’en distraire d’autres par son côté « masala décomplexé » et son casting de jeunes stars mal dirigées… et pleines de fraîcheur.
A noter : Kajol a reçu l’Award de « Best Villain » pour ce rôle !