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Naqaab

Traduction : Masque

Bande originale

Ek Din Teri Raahon Mein
Aye Dil Pagal Mere (Remix)
Aa Dil Se Dil Mila Le
Ek Din Teri Raahon Mein (Remix)
Ae Dil Pagal Mere
Aa Dil Se Dil Mila Le (Remix)
Ae Dil Pagal Mere (Remix)
Disguised Intensions

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La critique de Fantastikindia

Par Jawadsoprano - le 16 décembre 2007

Note :
(7/10)

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Une mascarade risible et en partie efficace

L’équipe du film Humraaz (2002) se reforme pour nous offrir un thriller qui comblera les amateurs de surprises mais qui laissera sur sa faim le public friand d’histoires classiques.

Le slogan du film est : "The most shocking thriller of the year" - le thriller le plus choquant de l’année. Malgré cela, pas de scènes pornographiques ou ultra-violentes, pas de morale totalement dérangeante, mais un habile pied-de-nez en rapport avec le sujet du film dont le rebondissement principal ne sera évidemment pas dévoilé dans la suite de l’article.

Le duo de producteurs-réalisateurs Abbas-Mustan sévit sur le cinéma hindi depuis de longues années. Avec des coups d’éclat tels que Baazigar, Soldier, Baadshah, Ajnabee et Humraaz, ils ont imposé leur style en s’inspirant continuellement de thrillers américains (Harcèlement pour Aitraaz par exemple). Malgré tout, en insufflant des valeurs familiales chères au public ou des éléments masala, ils ont singularisé ces "remakes" pour en faire des films à part entière.

L’une de leurs plus grosses réussites (aussi bien commerciale que cinématographique), Humraaz, en 2002, s’appuyait sur un casting à contre-emploi et des stars en mal de reconnaissance. C’est cette équipe qui se reforme pour créer Naqaab-Disguised Intentions (le titre complet) en espérant réitérer le même succès.
Outre les réalisateurs, on retrouve les acteurs Akshaye Khanna et Bobby Deol, tous deux en difficulté au box-office. Mais l’héroïne de Humraaz, Amisha Patel, n’est pas de la partie. Elle est remplacée par une débutante, Urvashi Sharma, qui s’est fait remarquer auparavant dans des publicités et des magazines de mode.

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Qui est coupable ?

L’histoire de Naqaab débute comme un triangle amoureux classique. Sophie (Urvashi Sharma) est une jeune fille issue d’une famille aisée, qui vit le parfait amour avec son fiancé Karan (Bobby Deol), un milliardaire blasé par son train de vie. Sophie attend autre chose du véritable amour, et celui-ci prend forme lorsqu’elle fait la rencontre de Vicky (Akshaye Khanna). Elle commence à avoir une liaison et Karan va s’en apercevoir au fur et à mesure, mais sa décision ne va pas être celle que l’on pouvait supposer. En effet, les réactions de chacun seront dictées par leur passé et par les choses qu’ils ont à cacher…

Les maîtres du suspense Abbas-Mustan ont une fois de plus trouvé l’inspiration dans un film anglo-saxon, Dot The I, sorti en 2003. On peut leur reprocher ce manque total d’originalité, cela dit ils sont finalement comme des importateurs d’idées, qui adaptent le produit à la demande du marché et du public indien. Mais dans le cas de Naqaab, la pilule est dure à avaler pour des spectateurs qui apprécient de plus en plus les histoires qui sortent des sentiers battus, mais qui aiment avoir des repères dans la narration et dans la construction des personnages.
Et sur ce point-là, Naqaab est déstabilisant. Le scénario est très malin car le film nous emmène sur un chemin pendant la première moitié du film, pour faire totalement demi-tour à l’intervalle. Tout ce qui a été créé en première partie devient totalement obsolète et même tourné en ridicule.

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Passion dangeureuse ou contrôlée ?

C’est paradoxalement le point fort et le point faible du scénario de Naqaab. Soit on adhère totalement et on apprécie le fait que le scénariste se moque de nous d’une façon très grossière, et qu’il saborde le travail effectué en première partie. Soit on déteste, et on se sent trahi par un retournement de situation qu’on aurait pu déjà imaginer, et qu’on penserait ne jamais voir au cinéma tellement celui-ci est énorme. Les réalisateurs s’en amusent même, en imbriquant un film dans le film et en jouant sur la différence minime entre la réalité et la parodie.
Suivant sa réaction, le spectateur se laissera embarquer dans la deuxième partie, ou décrochera totalement et sortira de la salle en trouvant Naqaab très mauvais. C’est justement sa capacité à diviser les opinions qui rend le film singulier.
Car en dehors de cet effet scénaristique, le film se révèle totalement conventionnel, et n’a clairement pas la qualité nécessaire pour mettre tout le monde d’accord. Malgré le budget conséquent, son univers fait un peu carton-pâte, comme beaucoup de films récents d’Abbas-Mustan (36 China Town en tête).

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Dur Dur le réveil…

Cependant, Naqaab a aussi pas mal de qualités techniques et artistiques. On peut apprécier les décors et les paysages de Dubai qui ressortent très bien avec une photographie soignée. Les mélodies de Pritam sont plutôt bien mises en images et font ressortir le potentiel de ses chansons légèrement au dessus de la moyenne. Ek Din est largement la meilleure du lot, la seule qui reste véritablement à l’esprit après avoir vu le film.
Les seconds rôles ne sont pas tous crédibles et certains font un peu figures de "bouffons" censés amuser la galerie. Mais ce genre de personnage fait partie de l’univers d’Abbas-Mustan, qu’on le veuille ou non.

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T’aurais pas pris du poids récemment ?

Une autre particularité du film vient de la composition de chaque personnage principal. Aucun n’a d’intentions pures, et tous ont des objectifs et des intérêts bien précis dans l’affaire. On n’a pas de blanche colombe qui se fait persécuter par le vilain méchant dégoûtant.
Les prestations du trio principal sont vraiment adéquates et reflètent bien le choix de personnages ambigus de la part des réalisateurs. Akshaye Khanna campe bien le rôle du manipulateur pris entre deux pièges : celui de son commanditaire et celui de l’amour qu’il éprouve pour la victime. Même si ses expressions sont loin d’être étonnantes, il garde la sobriété montrée dans Humraaz et Deewangee.
Bobby Deol est assez surprenant dans la deuxième partie, où il montre son vrai visage. Tour à tour angoissant par sa folie et burlesque par son look et son dessein machiavélique, il devient même pathétique. En cela son interprétation est réussie, cependant sa coiffure et son apparence sont une insulte au bon goût.
Urvashi Sharma est vraiment la surprise du film. Cette nouvelle venue est pleine de grâce, de vivacité et, surtout, de naturel. D’abord très photogénique, elle dégage ensuite un certain charisme et un magnétisme qui placent sa carrière future sous de bons augures.

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Pleure pas, je vais changer de coupe

Pour avoir osé saboter à ce point son film, le duo Abbas-Mustan mérite des applaudissements. Se moquer du spectateur à ce degré n’est pas donné à tout le monde, et si l’on accepte de se faire manipuler si grossièrement, alors Naqaab est une bonne surprise, un film amusant qui ne se prend pas au sérieux. En décalage constant, il perd néanmoins en émotions et en authenticité. Ces deux aspects importants manquent à l’appel pour tenir en haleine les spectateurs exigeants, qui se sentiront de trop dans cette mascarade quelque peu simpliste.

Commentaires
5 commentaires
En réponse à JuanPa - le 17/12/2007 à 18:18

PS : il me semble que le film Humraaz date de 2002

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BoLlY cRaZy le 14/12/2009 à 00:44

Je ne mettrais que 6/10 parce que pour moi Naqaab est l’un des moins bons films d’Abbas-Mustan (en d’autres termes, ça reste quand même bon^^). Tout a été dit dans la critique, donc rien de spécial à rajouter. Un film à voir !

Soniya le 08/07/2009 à 02:18

Alors j’ai vraiment bien kiffé ce film comme disent les jeunes. Le 7/10 est amplement mérité. Certes la production du film fait un peu toc, un peu série B ou téléfilm, mais le manque de prétention rend le tout sympatique. Le scénario est plaisant, les twists de fin originaux, et pas dans la surenchère lourdingue comme certains autres thrillers.
Mais surtout le film appartient entièrement aux acteurs. Askshaye est très bon, comme d’habitude, mais peut-être que les producteurs devraient une fois pour toute renoncer à le faire danser ailleurs que dans des cours d’aérobic (et pourtant je l’adore Akshaye). La petite nouvelle se glisse parfaitement dans le rôle des héroïnes sexy de bollywood : elle est parfaite quand elle casse tout ce qui se trouve sur une table et puis secoue la tête l’air dépité pour remettre en place son brushing bollywoodien. Et puis il y a Bobby - une révélation. Prendre un air si pénétré pour dire son texte avec une coupe de cheveux et un look pareil, c’est grand. En plus, on le sent à fond dans la performance, même quand il porte un pantalon rose pale, et une chemise fushia (avec des strass au niveau du col) : ce type n’a aucune limite. Et je veux épouser son styliste. Dans la série "films bollywoodiens pour lesquels on a du mal à déterminer s’il s’agit d’une daube ou d’un sommet du genre", je préfère largement les Naqaab aux Race ou aux Tashan !!!

JuanPa le 16/12/2007 à 16:01

Naqaab est une grosse farce et ça commence dès le slogan "the most shocking thriller of the year"…la bonne blague. Je m’attendais à un petit thriller classique, pépère et au final je me suis bien amusé à regarder s’enchainer tous ces rebondissements assez énormes. C’est la seconde fois cette année que j’arrive à apprecier Bobby Deol (après Jhoom Barabar Jhoom)…Akshaye Khanna assure et Urvashi Sharma est une des révélations féminines de l’année…En plus, la BO est sympathique et j’ai bien aimé la mise en image d’"ek din teri rahoon", le décor "pharaonique", la chorégraphie sensuelle du couple Vicky-Sophie.

Un bon Abbas-Mustan !!

JuanPa le 17/12/2007 à 18:18

PS : il me semble que le film Humraaz date de 2002

Jawadsoprano le 17/12/2007 à 19:28

Effectivement, j’ai rectifié Merci/.