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Golmaal : Fun Unlimited

Traduction : Méli-mélo : amusement sans limite

Bande originale

Aage Peeche
Golmaal
Mast Malang
Golmaal (Remix)
Rehja Re

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Fiche IMDB
Page Wikipedia
La critique de Fantastikindia

Par Jawadsoprano, Lalita
Publié le 7 mars 2007

Note :
(5.5/10)

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Golmaal : Fun Unlimited est une comédie délirante sur l’histoire de quatre escrocs : Laxman (Sharman Joshi) dont ils squattent tous le logement d’étudiant, Lucky (Tusshar Kapoor) le sourd, Madhoo (Arshad Warsi) le peureux toujours à la botte de Gopal (Ajay Devgan), le plus vieux de la bande qui aurait dû quitter le campus de l’université depuis dix ans !

Les quatre amis passent leur vie entre parties de cartes et menus larcins lorsqu’un jour ils se retrouvent sur la route d’un gangster, fan de Munnabhai devant l’éternel. Celui-ci les poursuit, sans doute pour régler une affaire qui n’est jamais évoquée. Ils se réfugient alors dans la maison d’un couple d’aveugles (Paresh Rawal et Sushmita Mukherjee) qui attend le retour du fils des Etats-Unis. Deux options s’offrent à eux : s’installer dans la maison (ah oui j’oublie de préciser qu’ils se sont fait expulser du campus pour avoir vendu des copies d’examen) en s’arrangeant pour que l’un deux se fasse passer pour le fils (et ainsi profiter d’une vue incomparable sur la chambre de la charmante voisine Rimi Sen), ou se retrouver à la rue. Le choix est vite fait.

Mais un incident va compliquer leur situation (Fun Unlimited !) : Laxman tombe dans les bras du vieil homme, alors que Gopal est celui qui lui parle le premier. Ce qui oblige l’un à jouer le corps et l’autre la voix, donnant des situations toutes plus cocasses les unes que les autres. Et pour corser la situation, le parrain d’un gang annexe va envoyer ses sbires (assez spéciaux) pour essayer de récupérer un butin caché dans la maison. OUF !! J’ai tout dit !!

Golmaal, Golmaal. You can’t stop it, Golmaal. La chanson-titre dit vrai : une fois que la machine est lancée, rien n’arrête Rohit Shetty, qui opère un virage à 360° après Zameen, un film d’action. Le réalisateur va empiler, étirer, répéter, retourner tous les comiques de situation possibles et imaginables. Son film fonctionne surtout sur le pastiche de longs-métrages connus, ce qui explique qu’il ait très bien marché à Mumbai et beaucoup moins ailleurs, puisqu’il fait de nombreux clins d’œil à des œuvres-cultes de Bollywood comme Munnabhai MBBS, Black ou encore de manière inattendue… Rang de Basanti, en se servant des acteurs ayant joué dans ces films !
Rappelez-vous (s’il est besoin) qu’Arshad Warsi n’est autre que le célèbre Circuit aux côtés de Sanjay Dutt (qu’il imite très bien d’ailleurs) et que Sharman Joshi a interprété le rôle de Sukhi dans RDB, partenaire des délires étudiants d’Aamir Khan.
Les blagues ne sont pas toujours de bon goût, certaine portant notamment sur le viol… mais emporté par le rythme et le côté 50ème degré sans prise de tête, on arrive à en rire (non sans complexe).

Dans tous les cas, la musique aide beaucoup. On appréciera notamment le titre phare, Golmaal, qui donne le ton dès le début en servant d’ouverture. Doté d’une chorégraphie minimaliste (voire expérimentale), les jupes des blondes, la plage, les gros plans sur les grosses cylindrées et le soleil font le reste et titillent les plus bas instincts de la gent masculine. Résultat, la bande son et les autres clips se placent au même niveau. Mélange de pop acidulée, d’électro, de musique ragga et d’un soupçon de hip-hop, ils ne révolutionnent rien, mais nous maintiennent dans l’ambiance.

L’une des chansons sort cependant du lot : Aage Pich. Tirée d’un film des années 50, elle met en scène le couple d’aveugles qui se rappelle de sa jeunesse. Tantôt en noir et blanc pour représenter l’ancienne génération, tantôt en couleur pour représenter la nouvelle (qui dit en gros "vas-y déclare-toi, qu’on en finisse"), la chanson est une pure merveille et donne envie de découvrir ou redécouvrir le charme des films de cette époque.

Au niveau des prestations, personne ne se démarque… en dehors de celui qui n’a rien à dire, Tusshar Kapoor. Hilarant dans son rôle de sourd, il ne s’exprime qu’en faisant des "Hi Ho Ha" désopilants. Kapoor donne ici une performance qui confirme les espoirs suscités par son rôle de jeune policier dans Khakee aux côtés d’Amitabh Bachchan, Akshay Kumar et Ajay Devgan.
Ce dernier trouve totalement sa place aux côtés de la jeune génération, dans un contexte qui ne lui est pourtant pas familier. Habitué dernièrement à des rôles dits "sérieux", il se met lui aussi petit à petit à la comédie après les récents succès d’anciens action heroes comme Akshay Kumar. La transition est bien moins réussie, mais Ajay Devgan prouve qu’il est un acteur polyvalent, qualité indispensable pour survivre dans cet univers impitoyable ("Dallas"… ok j’arrête).
Il est secondé par un Arshad Warsi toujours drôle, toujours juste, toujours tout… et qui mériterait plus de premiers rôles ! Mais que fait Bollywood ?! Sharman Joshi quant à lui, autre second rôle comique récurrent dans la plupart de ce genre de films, complète parfaitement ce quartette. Paresh Rawal enfin aurait pu apporter sa pierre à l’édifice s’il n’avait pas été sous-exploité et par moment quasiment oublié dans l’intrigue.

Du côté des rôles féminins, il n’y en a qu’un : Miss Rimi Sen, ou comment remplir le quota féminin dans un film indien. Déjà vu dans Phir Hera Pheri, Dhoom ou encore dans le remake de Marie à tout prix, Deewane Huye Paagal, elle rempile dans un rôle à peu près similaire qui ne nécessite pas d’habileté particulière. Elle joue bien, sans créer d’étincelles (il faut dire qu’elle a peu de marge). Sa présence fait en plus dévier le scénario de sa course, puisque les 4 compères vont passer un temps fou à lui courir après. Perte de rythme, que le film retrouve par la suite en revenant à l’intrigue initiale.

Pas de tradition, de famille, de mariage… résolument jeune, urbain, FUN, Golmaal reste néanmoins à voir, même pour les adeptes de l’Indian Traditional Touch. Car rassurez-vous : en dehors du packaging qui donne l’impression qu’il fait partie de la "nouvelle vague" de films différents déferlant sur Bollywood, Golmaal reste bien une comédie très indienne avec de l’émotion, pas moins de deux à trois histoires qui s’entremêlent, des chansons, une jolie fille, et Ha Hi Ho Ha Hé Hêêê, Ho Hi Hu… (euh… pour la traduction, rendez-vous dans le film !)

7/10 pour un film qui remplit son contrat ! A voir cependant en bonne compagnie : c’est si rassurant de se dire qu’on n’est pas le/la seul(e) à rire à ce genre de gags…

Avis de Jawadsoprano : 4/10

Golmaal : Fun Unlimited promet le fun total et les situations les plus délirantes jusque dans son titre. Alors que les comédies sont une valeur sûre au box-office depuis Masti (2004), les producteurs ont suivi le goût du public, les sorties s’intensifient et l’année 2006 ne fait pas exception : Malamaal Weekly, Phir Hera Pheri, Chup Chup Ke ou autre Apna Sapna Money Money en sont les parfaits exemples.

Et Golmaal vient renforcer cette horde de délires sur grand écran avec une histoire complètement barrée. L’idée de départ est intéressante, car l’usurpation d’une identité par deux personnes différentes devant un aveugle facilite les situations comiques. Le réalisateur en tire assez bien parti, mais trop tard. Car le début du film est vraiment laborieux et peu convaincant. La présentation des personnages s’éternise et même si certaines scènes font sourire (les jeux de mots notamment et les parodies), on a l’impression de perdre son temps à voir des trentenaires jouer les ados. La course à la romance avec la voisine (Rimi) semble être un prétexte et toutes les scènes où les quatre dégénérés essayent de l’impressionner sont très vite redondantes. Heureusement que l’intervention des personnes âgées apporte de la consistance au scénario car sinon le film serait d’un vide total. Le réalisateur fait preuve d’un talent certain sur certaines scènes, notamment celles impliquant les quiproquos à l’intérieur de la maison. Les couleurs flashy qui font ressortir l’aspect "farce" du film contrastent avec nombre de films actuels où la tendance est au réalisme.
Les performances sont très diverses, mais dans l’ensemble ne sont pas à la hauteur. Ajay Devgan est un acteur polyvalent et talentueux mais il n’est pas crédible en Gopal. Son timing comique est paresseux et on a l’impression qu’il est sur la réserve, mais ce n’est pas le pire. Arshad Warsi s’en sort assez bien mais là encore, il manque quelque chose à sa prestation pour qu’elle laisse un impact.

Sharman Joshi est celui qui s’en sort le mieux, et haut la main. Après Rang de Basanti il prouve qu’il est un acteur de premier plan avec lequel il faudra compter. Ses interventions sont naturelles et on voit qu’il prend du plaisir à jouer. Tusshar Kapoor est complètement à côté de la plaque. Son rôle de muet est pourtant bien taillé mais on a l’impression que l’acteur se croit encore aux répétitions. Résultat, plus le film avance, plus il agace et à la fin de Golmaal, on est content d’avoir réussi à tenir jusqu’au bout malgré sa présence. Paresh Rawal est très bon mais sous-exploité, du coup son personnage sympathique est vite oublié.
La musique signée Vishal-Shekar est plaisante et son rendu visuel est réussi. Si les chorégraphies sont pauvres, les rythmes funky et les paysages colorés donnent une impression agréable. Mais le summum est largement Aage Piche : au niveau musical, la chanson est un must et au niveau visuel, l’alternance entre le présent et le passé est une réussite totale. Il s’agit sans aucun doute d’un des meilleurs clips vus récemment pour sa beauté, son inventivité et la manière dont Paresh et Sushmita Mukherjee s’amusent à faire revivre le passé.

Golmaal aurait pu être une comédie réussie si le réalisateur avait pu s’appuyer sur un script moins bancal. L’idée astucieuse de départ a été gâchée par des situations lourdes, par des performances peu inspirées et un scénariste parti en vacances. Le film censé nous rendre hilare nous fait quelques fois sourire, mais au bout du compte, irrite et même décourage. Si on veut vraiment rire mieux vaut aller voir du côté de Malamaal Weekly.

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