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Jail

Publié vendredi 30 octobre 2009
Dernière modification mardi 21 octobre 2014
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Par Jordan White

Rubrique Albums
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Toshi-Sharib signent une nouvelle BOF en 2009 après celle de Jashnn qui leur permit de se faire une petite place chez les Bhatt (productions maison très appréciées en Inde). Le duo a remis le couvert et sort de nouveaux des mélodies rock fm, sonnant très années 80, ainsi que des plages musicales dancehall qui ont leur place dans les charts.

Jail est le genre de BOF pouvant fortement diviser : un son pas très contemporain, et surtout un minimalisme d’écriture, dans la composition qui ne peut pas faire de Jail une référence mais une BOF digne d’intérêt, ce qui n’est pas si mal. Une BOF qui peut aussi laisser dubitatif. L’intérêt du film semble ailleurs : sa réalisation et son script devraient à priori primer. Madhur Bhandarkar ayant prouvé à maintes reprises qu’il est une valeur sûre : Chandni Bar, Satta, Fashion entre autres.

Saiyan Ve, dans la lignée de Lambi Juda sur Jannat, est un morceau dance (avec une intro très électrique estampillée 80s) efficace à défaut d’être original. On se laisse prendre aux beats savamment distillés par le synthé et la boîte à rythme, à l’ambiance électro, et aux paroles légères d’une chanson qui n’a d’autre ambition que de divertir, à l’image de son clip, axé sur une ambiance tamisée. Ce qui en fait son charme à la fois rétro et un peu démodé grâce ou à cause de la voix suave de Toshi.

On passe déjà à une autre tonalité avec le plus rock Milke Yun Laga, son riff massif d’intro, là encore échappé de la fin des années 80, début 90s, son alliance de riffs électriques, la puissance de sa batterie basiquement martelée (un jeu de charleston réduit au minimum) et un refrain qui met du temps à venir, signe distinctif des productions du duo qui faisait ainsi venir ses ponts en insistant sur des couplets assez longs en fonction des titres dans Jashnn. Le duo se fait aussi plaisir en assumant un son plus soft aux alentours de 2 min 20 s. A la fois ballade mélancolique, morceau rock assez nerveux, litanie et poème romantique, Milke Yun Laga est une production avec un son catchy.

En signant Bareily Ke Bazaar Mein, le duo revisite un genre qui, s’il est réussi, peut produire des merveilles : le morceau punjabi masti. Avec ses dhols et tablas caractéristiques, une petite touche d’harmonium, c’est un titre dansant et chantant, très entraînant, qui pourrait frôler la répétitivité, s’il ne bénéficiait d’un pont bienvenu, permettant d’apporter quelques nuances à la mélodie : la voix de Sonu Kakkar est alors mise en valeur, ainsi que l’instrumentation (notamment la partie rythmique, véritable respiration du morceau s’accordant parfaitement avec la diction de la chanteuse). Une alternance qui permet au morceau de s’inscrire dans une tradition qu’il arrive ici à moderniser et à rendre attachante. Le morceau ne s’apprécie qu’après plusieurs écoutes, mais ensuite, c’est du tout bon.

Le retour tant attendu de Lata Mangeshkar est une semi-déception en revanche. Peu convaincante (alors qu’elle l’a été tout au long de sa carrière et particulièrement durant les années 70-80, alors au sommet de sa carrière, enchaînant des enregistrements tous les jours), la chanteuse est ici à l’honneur mais n’émeut pas franchement l’auditeur. Banalité de la mélodie et voix suraiguë soulignée par les violons lancinants se confondent dans le morceau le plus écrit musicalement mais qui n’est pas le meilleur du disque. Nul doute cependant que le morceau devrait accompagner une scène-clé du film.

La version rock referme cette BOF, une reprise du titre Saiyan Ve avec plus de guitares, un rythme plus posé, et surtout la présence de Neil Nitin Mukesh qui se remet derrière le micro, comme il l’avait déjà fait pour Aa Dekhen Zaara.


Année : 2009

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