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Johnny Gaddaar

Traduction : Johnny le Traître

Bande originale

Johnny Gaddaar
Move Your Body
Dhoka
Johnny In The House
Move Your Body (Phatt Mix)
Johnny Breakbeat Mera Naam
Revenge Of The 70’s
The Caper Begins
Toss
Confidence
Bhule Bisre Geet
Johnny Gaddaar (Tamil)
Move Your Body (Tamil)
Johnny Gaddaar (Telugu)
Move Your Body (Telugu)

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Fiche IMDB
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La critique de Fantastikindia

Par Laurent, Jawadsoprano
Publié le 31 mars 2009

Note :
(8/10)

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Le vieux gangster Sheshadri (Dharmendra) a trouvé un moyen infaillible pour se faire beaucoup d’argent rapidement, avec la complicité du policier corrompu Kalyan (Govind Namdeo). Pour réussir leur coup cependant, Sheshadri et ses quatre hommes de confiance, Shardul (Zakir Hussain), Shiva (Daya Shetty), Prakash (Vinay Pathak) et le jeune Vikram (Neil Nitin Mukesh), doivent d’abord y investir la somme de 25 millions de roupies, et certains s’endettent pour cela. Alors que Shiva transporte la somme d’argent en liquide dans un train en direction de Bangalore, Vikram, cagoulé, l’attaque et s’empare du magot, croyant s’en tirer à bon compte. Mais tout ne se passe pas comme il l’avait prévu…

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C’est marqué dessus !

Seulement une semaine après le surprenant Manorama-Six Feet Under, avec Abhay Deol qui jouait au détective amateur dans une petite ville en plein désert, Johnny Gaddaar est un nouveau film noir de qualité made in Bollywood, avec cette fois-ci l’oncle d’Abhay, Dharmendra. Le film est surtout réalisé par Sriram Raghavan, l’auteur du très bon thriller réaliste Ek Hasina Thi, que le maître Ram Gopal Varma avait décidé de produire après avoir apprécié son moyen-métrage vidéo sur Raman Raghav, le tueur en série schizophrène de Bombay des années 60, avec Raghubir Yadav dans le rôle principal.

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Un anti-héros parfait ?

Encore une fois, le réalisateur s’attaque ici à un pur film de genre, bien mis en scène, à l’ambiance feutrée et sans chansons (elles sont plutôt en bruit de fond). Les références appuyées aux grands noms du polar qui parsèment le film sont d’ailleurs annoncées dès le générique de début, avec un hommage à l’écrivain James Hadley Chase ainsi qu’au cinéaste Vijay Anand, réalisateur du film policier réputé Johny Mera Naam en 1970, qui donne pour ainsi dire son prénom au film de Raghavan. Plutôt ambitieux pour un film noir, genre qui se fait rare dans le cinéma hindi contemporain (citons tout de même l’agréable My Wife’s Murder avec Anil Kapoor et Boman Irani en 2005), Johnny Gaddaar est une œuvre réussie sur presque tous les plans, alliant un certain réalisme à un scénario fin, minutieux, et quasiment irréprochable, à l’exception de quelques détails.

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Des doutes subsistent

On pourrait ainsi objecter que le héros se tire un peu facilement d’une ou deux situations épineuses, alors qu’il a en face de lui des gangsters censés être aguerris. En outre, ces derniers se révèlent un peu trop sympathiques, pour ne pas dire trop sains d’esprit dans le cadre de ce type de films : ils ressemblent plus à des petits voyous qui auraient bien vieilli qu’à des personnages vraiment sombres, comme par exemple l’effrayant mafieux psychotique incarné par Nana Patekar dans Parinda, une référence à Bollywood… Malgré ces imperfections, le soin accordé au timing et à l’efficacité des coups de théâtre suffit quasiment à faire de ce scénario le plus riche de Bollywood depuis, dans un autre genre, Lage Raho Munnabhai de Rajkumar Hirani, un autre auteur-réalisateur surdoué.

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Un détective encombrant

Du point de vue de l’interprétation, Neil Nitin Mukesh est assez crédible dans le rôle principal. On aurait préféré un acteur plus charismatique, ce jeune quasi-débutant semble assez maladroit en petite frappe, mais il correspond après tout à l’anti-héros traditionnel du film noir, et nous épargne heureusement le pesant procédé de la voix off, un cliché absolu du genre, de La Dame De Shanghaï à Sin City ou, pour rester en Inde, Manorama. Le superbe Dharmendra, dans un rôle de gangster attachant, poursuit son excellent come-back de 2007, après des films assez variés comme Life In A… Metro et Apne ; à l’instar d’un Amitabh Bachchan, ce vétéran qui semble n’avoir presque pas vieilli a le potentiel de se refaire une place, voire une nouvelle carrière dans le cinéma hindi de qualité des années 2000. Le rondouillard Vinay Pathak apporte une touche de légèreté avec son rôle de gangster passionné de jeux de hasard. Quant à Govind Namdeo, il est vraiment inquiétant en flic pourri, et nettement plus sadique que les gangsters, son personnage étant sûrement le plus fascinant du film. Dommage seulement que le rôle soit si court, car il aurait pu apporter un sentiment de malaise bienvenu au film, qui n’égale pas tout à fait Ek Hasina Thi dans son intensité, qualité indispensable à un bon film noir fataliste.

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Un personnage plus important qu’on ne le pense

Au final, Johnny Gaddaar est un bon polar, plaisant et plein de fraîcheur. Il lui manque la violence sèche et le sens du tragique des grandes références du genre, mais il n’en reste pas moins l’un des films bollywoodiens les plus fins de 2007. De plus, avec un script qui est certainement l’un des meilleurs de ces dernières années à Bollywood, Sriram Raghavan nous confirme qu’il est l’un des scénaristes les plus doués de l’industrie, au même titre que son quasi-homonyme Shridhar Raghavan (auteur notamment des très bons scénarios de Khakee et Apaharan), en même temps que le nouveau spécialiste du film noir hindi.

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Un trio au-dessus de tout soupçon ?
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