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Mithya

Traduction : Faux

LangueHindi
GenreFilm de gangsters
Dir. PhotoRafey Mehmood
ActeursNaseeruddin Shah, Ranvir Shorey, Vinay Pathak, Saurabh Shukla, Tinnu Anand, Neha Dhupia
Dir. MusicalRooshin Dalal, Sagar Desai, Clinton Mascarenhas
ParoliersPrakash Dharmak, Neerav Ghosh
ChanteursAnand Raj Anand, Blaaze, Sanchita Bhattacharjee
ProducteurArindam Chaudhuri
Durée108 mn

Bande originale

ZARA ZARA
Jhandulal Ka Yeh Darbar

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Fiche IMDB
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La critique de Fantastikindia

Par Laurent - le 31 août 2008

Note :
(5.5/10)

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Vinod Kumar, qui aime à se faire appeler VK (Ranvir Shorey), est un jeune comédien qui rêve de faire carrière à Bollywood. Mais pour l’instant, il travaille comme figurant et doubleur de dessins animés de seconde zone. Un jour, il est enlevé par une bande de gangsters dirigée par Gawde (Naseeruddin Shah). VK est en effet le sosie parfait du chef de gang rival Rajebhai (Ranvir Shorey), que Gawde veut remplacer par VK. N’ayant pas le choix, VK accepte cette mission. Bientôt, Rajebhai est assassiné et VK prend sa place…

Mis en scène par l’acteur-réalisateur Rajat Kapoor, Mithya avait tout l’air d’une production anticonformiste, avec notamment une affiche alléchante, qui laissait espérer une comédie noire de gangsters à tendance tarantinesque : un héros naïf pris au piège, un Naseeruddin Shah sadique amateur de lancer de couteaux, un Vinay Pathak qui semble apprécier le spectacle… Cette photo promotionnelle présente du reste les personnages en forçant à peine le trait : Naseeruddin est en effet fin en truand plein d’assurance, tandis que Pathak est convaincant en homme de main décontracté. Le plus grand atout du film, toutes proportions gardées, est cependant le protagoniste, l’acteur Ranvir Shorey, qui ressemble un peu à l’excellent acteur anglais Clive Owen : tour à tour maladroit et sûr de lui, il incarne le héros loser et le gangster froid avec la même aisance.

Le problème du film, c’est que le scénario a été sacrifié pour donner la part belle à cet acteur, talentueux certes, mais qui ne réussit pas à transcender quelques clichés agaçants du cinéma hindi, que ce soit le double rôle benêt/gangster (vu dans les diverses versions indiennes de Don), ou bien le personnage de l’acteur raté qui veut faire son trou à Bollywood (36 China Town, Om Shanti Om, Super Star…). Même le doublage de dessins animés donnait déjà lieu à des scènes comiques faciles mais plus drôles dans Sunday avec Ayesha Takia, un film sorti juste quelques semaines auparavant. Si l’on ajoute à cela l’ambition très limitée de ce modeste film de gangsters vaguement comique, qui est tout de même presque deux fois plus court que les vrais grands films de Bollywood (il ne comporte d’ailleurs qu’une seule chanson), on ne peut guère obtenir qu’une toute petite œuvrette sans ampleur.

Malgré tout, l’ensemble des comédiens a le talent de nous divertir pendant la première partie du film, une comédie relativement légère et réaliste qui n’est pas sans rappeler un petit film d’escrocs de qualité, Bluffmaster avec Abhishek Bachchan, bien qu’en moins prenant. Pourtant, le deuxième acte bascule étrangement dans un film de gangsters plus sérieux, et malheureusement encore plus mineur et routinier puisque peu touchant, qui ne se laisse regarder que grâce aux acteurs, crédibles parce que, dans les scènes d’exposition, ils ont su doser l’humour et le cabotinage passager dans des limites de vraisemblance raisonnables. Le sympathique Vinay Pathak, par exemple, est une sorte de Boman Irani de série B : bien que sans l’excentricité de ce dernier, il a comme lui le talent de naviguer en permanence entre humour et gravité, semblant constamment avoir envie de plaisanter sans jamais perdre toutefois sa légère perspicacité inquiétante ; ainsi, un peu comme Boman (My Wife’s Murder, Don 2006), c’est un acteur qu’on a déjà vu (aussi) dans des polars, comme Manorama-Six Feet Under ou Johnny Gaddaar, deux films noirs de 2007.

Le film est au final une petite comédie policière sympathique avec un héros crédible, qui s’essouffle malheureusement dans sa deuxième partie trop banale. Un certain réalisme général apporte une petite bouffée d’air frais au milieu des comédies lourdingues de 2007-2008 avec Akshay Kumar ou Arshad Warsi, Mithya débute même comme l’une des productions les moins idiotes du genre de ces dernières années à Bollywood, mais une grosse baisse de régime étouffe le véritable potentiel de ce film un peu improbable au goût d’inachevé, sorte de film semi-commercial sorti de ses rails par manque de rigueur.

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