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Soldier

Traduction : Soldat

Bande originale

Soldier Soldier
Tera Rang Balle Balle
Mehfil Mein Baar Baar
Mere Dil Jigar Se
Meri Saanson Mein Samaye
Hum To Dil Chahe
Mere Khwabon Mein Jo Aaye
Theme of Soldier (Instrumental)

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La critique de Fantastikindia

Par Laurent - le 20 août 2009

Note :
(6.5/10)

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Au sein de l’armée indienne, quatre hommes se livrent à un juteux trafic d’armes. Lorsque le major Malhotra découvre leurs agissements, ils l’abattent et le font passer pour un traître… Vingt ans plus tard, le tueur à gages Vijay (Bobby Deol) est sur la trace des quatre complices. Après avoir exécuté l’un d’entre eux, il s’envole pour Sydney, où il fait la rencontre de la jeune et jolie Preity (Preity Zinta), qui n’est autre que la fille de Pratap (Suresh Oberoi), l’un des militaires véreux de la bande…

Dans les années 90, le duo de réalisateurs Abbas-Mustan est surtout connu pour le thriller violent Baazigar, l’un des premiers succès en 1993 d’un certain Shah Rukh Khan, spécialiste à l’origine des rôles de psychopathe. Cinq ans après, ils signent ce long-métrage un peu moins célèbre, avec les quasi-débutants Preity Zinta (lancée par Dil Se… la même année) et Bobby Deol. Au cours des nineties, ce dernier n’a guère porté chance aux réalisateurs talentueux avec qui il a tourné (Rajkumar Santoshi pour Barsaat et Vidhu Vinod Chopra pour Kareeb), mais il semble mieux s’entendre avec les deux frères experts du suspense à rebondissements.

Ceux-ci optent ici, comme ils nous y habitueront par la suite, pour un scénario copieux, introduit par une longue mise en place en flash-back. Leur cinéma est ainsi plus marqué par ses ficelles que sa finesse, mais ils ont le talent rare de savoir meubler un divertissement de plus de deux heures et demie où l’on n’a jamais le temps de s’ennuyer, le script multipliant les personnages de méchants pour occuper de diverses péripéties notre protagoniste. Il faut notamment mentionner le succulent trio formé par Suresh Oberoi, Sharat Saxena et Dalip Tahil, parfaits de veulerie dans le prologue qui raconte méthodiquement, comme dans les films de Subhash Ghai des années 80, comment une organisation de malfaiteurs sème le malheur dans la famille du héros pendant son enfance (on avait d’ailleurs ce schéma narratif classique dans Baazigar, déjà avec Dalip Tahil dans un rôle négatif).

Côté casting, Bobby Deol surprend agréablement dans son rôle de vengeur énigmatique et solitaire ; pas qu’il soit un très bon acteur, loin s’en faut, mais c’est peut-être la première fois qu’il se montre à peu près convaincant en faisant un peu oublier son éternelle coupe de cheveux négligée. Ici, il nous « confirme » qu’il est à ses débuts plus à l’aise dans des rôles de tueur froid (comme plus tard dans Bichhoo, Kismat, Ek-The Power Of One) que de héros amoureux. Ses scènes romantiques avec la déjà pétillante Preity Zinta sont ainsi beaucoup moins crédibles que ses interventions musclées, sans parler de ses confrontations gênées avec le comique Johny Lever, l’acteur fétiche des réalisateurs qui renforce inutilement l’aspect masala du film.


Heureusement, Abbas-Mustan savent trousser quelques clips sympathiques qui fleurent bon les années 90, et mettre en avant le suspense et les séquences d’action, pas très nombreuses mais dont on retient une poursuite en voiture décoiffante qui nous présente le personnage de Bobby Deol. Ce type de cascade ludique annonce les très distrayants « suspenses automobiles » que proposera le duo dans la décennie suivante (Taarzan-The Wonder Car, Race).

Le film ne restera certes pas dans les mémoires comme l’un des meilleurs des réalisateurs, en raison de quelques faiblesses comme le casting principal (Bobby n’a pas le charme d’un Akshay Kumar ou d’un Akshaye Khanna, acteurs plus savoureux chez Abbas-Mustan, et Rakhee Gulzar en fait comme souvent trop dans son rôle de veuve éplorée) et l’improbable histoire d’"honneur soldatesque" que nous rappelle le titre (un tueur à gages prônant des valeurs militaires !) ; cependant, la belle distribution (on peut citer le comédien chevronné Kulbhushan Kharbanda, la maternelle Farida Jalal et la trogne familière d’Ashish Vidyarthi, encore un habitué des rôles de méchant patibulaire) est honnêtement gérée, au service d’un scénario farfelu, et l’on sent que les frères Burmawalla se sont bien amusés à nous concocter ce divertissement emphatique au charme rétro qui, selon l’expression qui leur est consacrée, ne se prend pas trop au sérieux !
En 2009, Prabhudeva réalisera un remake tamoul de Soldier avec Vijay, Villu, qui n’égalera pas toutefois le film original. Quant au director duo Abbas-Mustan, il offrira encore à Bobby Deol trois de ses meilleurs films, les suspenses Ajnabee, Humraaz et Naqaab.

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