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Guzaarish

Traduction : La requête

Bande originale

Guzaarish Hai Ye Jo Barish
Sau Gram Zindagi Sambhal Ke
Tera Zikr Hai Ya
Saiba Mazo Saiba Pala
Jaane Kiske Khwaab Takiye
Udi Tere Aankhoin Se
Keh Na Saku Main
Chaand Ki Katori Hai
Daayein Baayein Chahat Chaye
Dhundhli Dhundhli Shaam Hui

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La critique de Fantastikindia

Par Madhurifan - le 1er février 2011

Note :
(10/10)

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Inutile de tourner autour du pot, je considère ce film comme un chef-d’oeuvre. Vous n’allez donc pas en lire une critique objective mais une critique subjuguée et assumée comme telle. Il y a des cas où l’on est fier de brandir ses sentiments. En voilà un. Partagerez-vous cette exaltation ? Voilà tout le mal que je vous souhaite.


Sanjay Leela Bhansali est un réalisateur à part. Fou et ambitieux. N’hésitant pas à aborder des sujets difficiles et attachant autant d’importance à la forme qu’au fond. Une sorte de Karan Johar intello et sophistiqué. Ses films jouent toujours les énigmes. Pour qui apprécie son goût du détail, c’est un régal de regarder dans les recoins de ses films. Et Guzaarish est son chef-d’oeuvre.

Ethan Mascarenhas (Hrithik Roshan) est un magicien. Pas n’importe lequel, le meilleur du monde. Quatorze ans plus tôt, il est devenu tétraplégique à la suite d’un tour qui s’est mal terminé. Depuis lors, il vit à Goa dans un grand manoir. Juste après l’accident, il a repoussé ses proches : sa mère Isabel (Nafisa Ali), son assistante et petite amie Estella (Monikangana Dutta), et n’accepte de voir que son amie Devyani (Shernaz Patel), son médecin (Suhel Seth) et deux servantes. Depuis douze ans, il emploie une nurse, Sofia D’Souza (Aishwarya Rai Bachchan), qui veille sur lui fermement mais avec beaucoup de tendresse.

Petit à petit, il a reconstruit sa vie avec les contraintes de son handicap. Il a écrit un livre, donne des conférences sur le handicap et, de chez lui, anime "Radio Zindagi" (Radio Vie), une station de radio dans laquelle il essaie de réconforter ceux qui souffrent.

Mais son état s’aggrave et il n’en peut plus. Il décide de mourir. Pour cela il demande à Devyani, qui est avocate, d’engager une procédure pour autoriser son euthanasie. Malgré ses réticences, elle s’exécute. Mais l’euthanasie est interdite par la loi indienne et, sans surprise, sa demande est repoussée par le juge.

Un jour, un jeune homme se présente au manoir : Omar Siddiqui (Aditya Roy Kapoor). Il rêve depuis l’enfance de rencontrer Ethan et de devenir son élève.

Comprenant que, seul, il n’arrivera à rien, Ethan décide de mettre son cas sur la place publique et de faire voter ses auditeurs sur son projet : le projet "Ethanasie".

Guzaarish est un film fabuleux que je vous recommande de voir de toute urgence sans même finir de lire cet article. Fabuleux car il fusionne poésie et tendresse comme rarement au cinéma. C’est un film qui se savoure de multiples façons. D’abord à l’instinct, lors de la première vision. Ensuite avec délectation en cherchant les indices disséminés par Bhansali pour fignoler ses héros. Scénario, acteurs, mise en scène et musique, ces éléments semblent s’être rencontrés au moment alchimique idéal pour forger un chef-d’oeuvre de cinéma. Et pas spécialement de cinéma indien mais de cinéma tout court.

Bhansali a déjà eu l’occasion de montrer différentes facettes de son talent. Sens du traitement scénaristique avec Hum Dil De Chuke Sanam. Phénoménal sens de l’esthétisme avec Devdas. Goût pour le mélo sombre avec Black. Mais aussi absence de peur du ridicule avec Saawariya.

Il revient en 2010 avec ce film qui a en commun avec Khamoshi et Black le thème du handicap. Mais là où Black tricotait une relation, décrivait le long chemin douloureux qui va lier deux êtres, Guzaarish se présente de façon plus statique, comme une toile pointilliste. Le tableau d’un véritable amour, à l’état pur, dégagé de la chair, sur fond de souffrance. Et c’est le regard du spectateur, passant par différentes émotions, qui crée le mouvement plus que l’évolution des personnages. Car Bhansali est un cinéaste de la souffrance. Black prenait aux tripes ceux qui y étaient sensibles. Guzaarish les prend au coeur.

Bhansali ne laisse jamais indifférent. Chacun de ses films précédents a fait l’objet de reproches : abus d’esthétisme, gonflement de l’ego, nombrilisme et exagération, sans parler d’histoires moins artistiques avec les compagnies d’assurance. Mais il a tiré les leçons du passé et Guzaarish marque une étape importante dans sa carrière. Celle d’un équilibre trouvé entre tous ces excès. Car s’il fallait choisir un seul mot pour définir ce film, ce serait celui d’équilibre. Toutefois, il ne faudrait pas confondre équilibre et asepsie. Le spectacle ne s’est pas aseptisé pour autant et les goûts du réalisateur pour les images et les détails extraordinairement soignés sont toujours de la partie. L’esthétisme est toujours là, et bien là. Mais pour la première fois, rien n’existe au détriment du reste et cet esthétisme n’est qu’une des composantes de l’oeuvre et non pas son sujet. Devdas éblouissait de couleurs rouges et jaunes et de chansons jusqu’à masquer le reste. Saawariya se délitait dans une sorte de brouillard lumineux bleu et noir illisible. Guzaarish joue des verts et des rouges sombres. Beauté de l’image mais surtout beauté au service de l’histoire. Le pinceau idéal. En réalité, Bhansali est un peintre plus qu’un cinéaste. Il ne met pas en scène un monde, il en crée un. Et ce monde n’a pas la perfection d’une sphère lisse mais celle d’un oursin, bardé de piques, de sentiments déchirants.

Bien qu’il reprenne la trame de Mar Adentro, un film d’Alejandro Amenábar, Guzaarish est en premier lieu une oeuvre personnelle du réalisateur par son approche et son traitement. Après l’échec de Saawariya, il s’est retrouvé dans le même état d’esprit qu’Ethan : seul et incompris. Cette paralysie du héros, c’est un peu celle du créateur qui doit commencer à inventer une histoire.

Le scénario terminé, l’alchimie entre histoire et acteurs décuple la force de l’oeuvre.

2010 n’a pas été une très bonne année, ni pour Hrithik, ni pour Aishwarya sur le plan du succès commercial. Leurs deux films principaux, Kites et Guzaarish pour l’un, Raavan/Raavanan et Guzaarish pour l’autre n’ont pas marché auprès du public. Et pourtant, cette année restera peut-être dans l’histoire de Bollywood comme celle de ces deux acteurs prodigieux. Pour Guzaarish.

Depuis longtemps, Aishwarya a un rapport fort et de confiance avec Bhansali. C’est son troisième film avec lui (après Hum Dil De Chuke Sanam et Devdas). La légende dit qu’elle a accepté d’y participer sans même lire le scénario. Juste sur la base du nom du réalisateur et de celui de son partenaire qu’elle a croisé à deux reprises (dans Dhoom : 2 et Jodhaa Akbar).

Le choix de ce couple est finalement idéal.

Ils nous font tous les deux un numéro impressionnant. Hrithik devait relever un véritable défi : jouer un paraplégique alors qu’on lui connaît un corps d’athlète. Mais il a fait le nécessaire pour se couler dans le personnage, passant de longs moments avec de vrais paraplégiques. Et le résultat est époustouflant. Dès le générique, on oublie le culturiste pour ne voir qu’un corps meurtri et inerte.

Restait à donner une âme à Ethan et, là encore, Hrithik est fascinant. Ses regards, ses sourires, ses crispations, et même ses positions dans son fauteuil roulant ou son lit, tout lui sert à s’exprimer en nuance. Une interprétation qui fera date.

Quant à Aishwarya, même si physiquement le défi était d’une autre nature, elle réalise un exploit en faisant passer sa beauté, pourtant toujours flagrante, au second plan et en dégageant à la fois une force et une faiblesse intérieures époustouflantes. Force de la foi en ce qu’on fait et faiblesse en face d’une réalité qui bouleverse.

Ce couple est hallucinant de réalisme et de fusion.

Il ne faut pas oublier les seconds rôles. Que ce soit Shernaz Patel ou Monikangana Dutta, les deux sont magnifiques. Déjà dans Black, Shernaz était poignante dans son rôle de mère dévastée. Ici, elle incarne une avocate concassée entre son amitié et sa responsabilité dans le projet d’Ethan. Rôle difficile qu’elle interprète avec justesse. Monikangana est un de ces mannequins dont raffole Bollywood. C’est son premier rôle. Il est bref mais capital pour le film et elle s’en sort merveilleusement dans la scène où elle donne son aval à Ethan pour son suicide. L’une des scènes les plus émouvantes.

Et tous les autres acteurs sont à la hauteur et bien dans l’âme du film. Bhansali a réussi un casting parfait.

L’image à elle seule mériterait un livre. Le travail sur les décors ou les costumes est d’une incroyable précision. Le choix des photos, des objets, le type de bijoux portés par Sofia, tout a été réfléchi et travaillé. Le traitement des couleurs, essentiellement le vert et le rouge, crée un climat particulier, assez oppressant. Le vert évoque la vie de la nature, du monde extérieur, renforcé par les paysages de Goa sous la pluie, presque comme au coeur de la forêt amazonienne. On ressent presque charnellement l’humidité primitive. Le rouge, quant à lui, rappelle la vie humaine, celle de la souffrance d’Ethan. Et tout le film joue sur ces deux couleurs. Le soleil est presque absent. Seules des traces de jaune dans les tours de magie apportent une chaleur humaine et une lumière quasi-divine, magique. Les effets spéciaux, comme par exemple le décor numérique lors du voyage en bateau de Sofia pour rentrer chez elle, passent inaperçus tout en contribuant à l’ambiance.

La musique a été composée par Bhansali en personne. C’est la première fois qu’il le fait pour tout un film. Il justifie son choix en expliquant qu’il était le mieux placé pour comprendre ses personnages et donc leur musique. Elle est en réalité plutôt discrète et parfaitement intégrée au film. Impossible d’évoquer la musique sans parler de la séquence de danse de Sofia. Une sorte de libération, de renaissance de Sofia juste après que le juge vient de la prendre pour la femme d’Ethan. Sous les yeux embués de ce dernier, elle est littéralement transportée par la musique et par cette méprise, révélatrice pour elle, et elle semble littéralement possédée. Mais le plus fort, c’est que c’est aussi une libération pour le spectateur, chez qui Bhansali a subrepticement réussi à créer un sentiment latent de paralysie. Pour le coup, on se prend à reprendre sa respiration sur cette danse. Accessoirement, Aishwarya y montre une nouvelle fois ses exceptionnelles qualités de danseuse et sa classe naturelle. Un très grand moment de communion entre le film, ses acteurs et ses spectateurs…

Bhansali est un réalisateur à tiroirs. Tout est étudié chez lui et il raconte toujours ses histoires sur plusieurs niveaux. Il parsème ses oeuvres de pistes et de symboles. Les exemples dans Guzaarish son nombreux et feront l’objet d’un autre article, mais on peut en citer un : alors qu’Ethan est enfant, sa mère chante sur une scène de café. Sa chanson se finit sous les huées des spectateurs et les projectiles, dans une sorte de lynchage, de lapidation. Elle regagne sa loge, meurtrie. C’est là que le jeune garçon va créer son premier tour, d’une grande tendresse : faire apparaître un sourire sur le visage de cette mère martyre. Le café dans lequel Isabel, la mère, chante se nomme "Chez Martin". Ce nom est affiché derrière Isabel, dans un cercle rappelant une auréole. Or Martin est le nom du dernier pape martyre.

Pendant tout le film, la religion flotte dans l’air. Les éclairages rappellent les cathédrales, les bras en croix évoquent le Christ, la statuaire fait penser aux cryptes, le film s’ouvre au son des cloches, etc.

En résumé, Bhansali a construit un film d’une grande sensibilité mais sans sensiblerie. Ce qui le distingue d’un Black par exemple, c’est qu’on ne pleure pas. L’émotion est toujours là, mais à aucun moment il n’y a trace de pitié. Tous ces gens qui souffrent sont montrés avec beaucoup de dignité, de compassion, preuve de la délicatesse et de l’humanité de Bhansali.

Si vous n’avez pas encore vu le film, faites-le. Peut-être ne partagerez-vous pas le même enthousiasme, mais il y a fort à parier que votre avis ne sera pas mitigé. Vous aimerez beaucoup ou pas du tout. Normal, souvenez-vous que la perfection selon Bhansali n’est pas celle de la sphère lisse mais celle de l’oursin. A garder dans un coin de mémoire en admirant deux magnifiques acteurs dirigés par un très grand metteur en scène dont l’Inde peut être fière.


Note : 10/10 - Chef-d’oeuvre à ne rater sous aucun prétexte.


Commentaires
31 commentaires
En réponse à kristine - le 16/05/2016 à 17:34

Bonjour
Je ne suis pas d’accord avec vous @Madhurifan… je n’aime pas Hritik, et il manque singulièrement de modestie, de profondeur et d’émotion.
Mais en ce qui vous concerne : qu’est-ce que vous écrivez bien !
Merci !
Kristine

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kristine le 16/05/2016 à 17:34

Bonjour
Je ne suis pas d’accord avec vous @Madhurifan… je n’aime pas Hritik, et il manque singulièrement de modestie, de profondeur et d’émotion.
Mais en ce qui vous concerne : qu’est-ce que vous écrivez bien !
Merci !
Kristine

housna le 25/02/2016 à 11:14

Si Saawariya m’avait laissé de marbre enfin plus intéressé par le décor que par les personnages et l’histoire , Guzaarish m’a littéralement bouleversé je crois que la moitie du film je l’ai passé a pleurer.
Hrithik Roshan est excellent dans son rôle, je n’imagine personne qui aurait pu le jouer avec autant de conviction et Aishwariya, mais Ashwariya qui ?? Moi je n’ai vu que Sofia (magnifiquement belle). Devyani était parfaite et c’est dommage que tu n’en parle pas dans ta critique mais Omar aussi était très bien il apportait un peu de fraicheur et une touche d’humour innocente.
Mes scènes préférés (même si j’ai aime tout le film en général) sont tout d’abord l’entrée d’Omar (quand il lui demande comment il fait pour se gratter le nez ????), quand il demande a ses auditeurs de voter pour son projet (et c’est Omar le premier a le faire, trop mignon) et que le premier oui vient de sa petite ami, la scène de danse de Sofia (what a lady), la scène ou sa mère témoigne (j’ai pleuré comme si c’était a moi que ça a arrivait) et la scène ou il enferme le procureur dans la boîte (parfaite) et y en a encore bien bien d’autres mais mon commentaire est déjà assez long donc je finirais par un grand BRAVO au maitre Bhansali et un énorme 10/10 moi aussi voir 11/10.

Josée le 04/08/2015 à 02:39

Aaah !
Quel plaisir de lire une opinion qui conforte la nôtre ! J’ai adoré ce film ! Sa poésie, mais aussi sa portée sociale… Mon seul désaccord est avec le casting de Aishwarya, que j’adore, mais qui jure avec le rôle de la nurse….
Merci pour ce post !

Duduille le 13/06/2013 à 13:08

J’aurai du mal à décrire à quel point ce film m’a touchée, Guzaarish est devenu mon film préféré (avec Saawariya). Sanjay Leela Bhansali est un véritable magicien, je n’ai vraiment pas d’autre expression pour le décrire. Je n’ai pas relevé autant de symboles que vous, Madhurifan, mais je prendrais un grand plaisir à découvrir les significations qui se cachent derrière cette oeuvre. Votre article m’a donné l’espoir d’en lire une suite, mais apparemment ce projet n’a pas été relancé (j’imagine que les nombreux adorateurs de ce film partagent mon chagrin).

vijay ouest le 28/12/2012 à 11:22

Je viens de voir Guzaarish. Le film a des qualités mais aussi des défauts.
Les qualités sont d’ordre cinématographique : la lumière, les couleurs, le cadrage, les décors, les costumes. En plus de ça, l’histoire est, dans l’ensemble, très bien racontée : le récit enchaîne les événements avec grâce.
Les défauts sont lié au thème et à la façon dont il est traité. D’abord, SLB a plagié un film espagnol (que je n’ai pas vu) et repris un cas réel. On est habitué aux plagiats indiens mais en général, l’histoire est repensée dans ces plagiats (par exemple, Koi Mil Gaya change complètement l’histoire de E.T., idem pour Mohabbatein vis-à-vis du Cercle des poètes disparus). Ici, quel est l’apport de SLB si ce n’est sur les plans esthétiques et narratifs ? Enfin, le thème (l’euthanasie) n’est pas traité en profondeur par SLB. Par exemple, il caricature la position anti-euthanasie avec un procureur général grotesquement fourbe, donc où est la réflexion si l’un des points de vue est aussi simplement disqualifié ? Enfin, autre défaut, l’histoire d’amour entre Aishwarya et Hrithik reste simpliste : on perçoit mal le sentiment amoureux chez chacun des deux. Une histoire d’amour doit être émouvante. Ici, elle est rajoutée uniquement pour faire avancer l’intrigue (et pour la résoudre).
Donc, des défauts et des qualités mais je suis content d’avoir vu ce film qui m’a confirmé que SLB est un grand cinéaste. Toutefois, ses films présentent souvent des défauts. Son chef d’oeuvre reste Black (qui, de mon point de vue, n’est pas avant tout un film sur le handicap, c’est un film sur la relation maître-élève).

roki le 11/09/2012 à 04:43

Madhurifan je cherche les autres article sur le film mais je ne les trouve pas bonne critique jai aadore le film

clem le 25/10/2011 à 12:12

une chef d’oeuvre ! en grand fan du maître Bhansali j’avais de gros espoirs sur Guzaarish…et j’avais raison ! ce film est une merveille (j’avais tout de même préféré Black) comme on n’en voit qu’une fois tous les dix ans ! merci pour ta super critique madhurifan ;)

Biche le 02/09/2011 à 19:46

Un film magnifique, plein d’émotion, une histoire d’amour très touchante parce que jamais déclarée, et un Hrithik Roshan parfait comme toujours, qui prouve qu’il est vraiment un excellent acteur ! Et cette évidente alchimie avec Aishwarya Rai… A ne pas manquer ! Et n’oubliez pas les mouchoirs !

mel le 30/08/2011 à 22:57

Je ne comprends pas la critique dithyrambique de Madhurifan. Je me suis ennuyé du début à la fin.
Mais pour dire le vrai, je n’ai pas de souvenir de la fin. Et pourtant, j’ai bien dû la voir… mais je ne sais plus si il trépasse ou non.

C’est vrai que Aish est particulièrement ravissante et joue assez en retenue. Mais Hrithik Roshan m’a semblé … non je ne vais pas le dire :-)

En fait, c’est peut-être juste le scénario que j’ai trouvé grotesque : euthanproject avec le sondage à la radio, les procès, l’apprenti magicien avec ces deux pieds dans le même sabot, la nurse ultra-dévouée/transie … la bonne copine qui l’aide à mourir etc..

Les seuls beaux moments sont les tours de magie.

Je n’avais pas réalisé avant de lire la critique que le film avait été réalisé par S.Bhansali. Mais je trouve que Guzaarish n’a rien à voir avec Devdas qui lui est visuellement magnifique de bout en bout (et avec des chansons sublimes). Peut-être plus avec Saawariya, également totalement soporifique (malgré Rani).

noella le 06/03/2011 à 16:09

Roméo et Juliette de W. Shakespeare est le plagiat ou remake de deux autres versions qui elles sont tombées dans l’oubli ; c’est le cas de tas d’oeuvres car la notion de droits d’auteurs et d’originalité est plus que récente en terme de création : créer c’est en partie recréer, même si nous avons depuis l’ère romantique ,l’impression d’une illusion originale.Le cas de génie plus récent de cette re-création fut Picasso en peinture, mais ce fut aussi le cas de Chaplin au cinéma, par exemple.Je trouve justement que c’est un plus pour la création indienne de puiser un peu partout , comme je l’ai déjà écrit , car autrement la créativité s’amenuise.Par contre , des deux oeuvres dont s’est inspiré Shakespeare , l’une s’inspirait elle aussi de la première et elle aussi est tombée dans l’oubli : le plagiat plus que l’absence de références ,c’est quand l’oeuvre ne fait pas oublier les autres et n’apparaît pas comme singulière et ici , je trouve que c’est le cas.Tout au long du film, j’ai eu comme première impression- confirmée- que ce film provenait d’un autre et d’un film mal construit car ne formant pas un tout , comme je l’ai écrit ci-dessous : des détails qui ne s’assemblent pas en un ensemble.Bref, je vais m’empresser de voir l"original" et ceci d’autant plus que j’apprécie Javier Bardem comme acteur.

Didi le 22/02/2011 à 19:10

Je suis loin d’être aussi enthousiaste que certains sur ce forum ou sur le site à propos de ce film. Pour moi, il ne peut en aucun cas y avoir chef d’œuvre lorsqu’il y a plagiat éhonté d’un film ([b]Mar adentro[/b]) et appropriation indue d’une histoire personnelle, celle de Ramón Sampedro. Il y a plagiat car, à aucun moment, SLB ne cite la source dont il s’inspire plus que largement, l’exemple le plus frappant étant l’accident à l’origine de la paralysie totale du personnage. Pas une seule référence au générique, rien, que dalle, comme si le film d’Amenábar ou le livre de Sampedro n’avaient existé. C’est proprement honteux. Par ailleurs, SLB ne s’est même pas cassé la tête à "indianiser" l’histoire. Il l’a tout bonnement transposée à Goa, territoire qui par son passé colonial portugais, lui permettait de garder la problématique de l’opposition catholique au suicide, de jouer sur la symbolique christique et de faire une "glamourisation" latine de son personnage féminin, lorgnant plus sur l’Espagne que sur le Portugal (bref, passons). Alors, ensuite, il peut nous produire de belles images, un beau jeu sur l’éclairage, etc., je trouve le procédé de départ condamnable et scandaleux.
Hrithikh est touchant, mais même s’il s’est laissé une barbe christique, il est loin de s’être complètement défiguré comme l’avait fait à l’époque Javier Bardem. Je ne pouvais m’empêcher de comparer l’un et l’autre pendant le film et même si j’aime bien les deux acteurs, la comparaison était défavorable au premier. Aish est belle et touchante, mais voilà, ça s’arrête là.
Par ailleurs, j’ai été scandalisée à plusieurs reprises, mais plus particulièrement lors de la scène du dîner final, reprise de l’original mais complètement vidée de son sens .
Les remakes avoués ou inavoués me gênent plus ou moins habituellement, selon l’effort de transposition et d’adaptation à la culture indienne. Pour Guzaarish, le plagiat ne passe pas.

Madhurifan le 23/02/2011 à 13:34

Waow, quelle virulence, Didi !!
Je n’ai pas vu Mar adentro donc, je ne pourrai pas discuter du plagiat en lui même. Mais, au-delà de ce film, tu poses de vraies questions.

Le plagiat. Sans vouloir ouvrir à nouveau le débat qu’on avait eu il y a pas mal de temps sur la vision qu’un occidental peut avoir d’une autre culture (et vice versa), il me semble que le plagiat n’est pas une rareté dans le ciné hindi. Personnellement, je pense que c’est même une notion qui n’existe pas en Inde. Bollywood c’est comme Hollywood. Chacun croit avoir inventé le cinéma. Donc, tout ce qui ne vient pas de chez lui peut être repris et réutilisé à loisir du moment que c’est avec des acteurs du cru. Au passage je ne suis pas sur que ce soit vrai pour le ciné du sud. mais en tout cas dans le nord, ça me semble clair. Donc, reprendre un film, même multi récompensé ne doit pas poser de problème moral à un réalisateur indien, Bhansali ou autre.

Autre question : peut-on faire un chef d’oeuvre avec un remake (ou un plagiat pour reprendre ton mot) ? Je ne crois pas qu’il y ait de réponse universelle. Ça dépend des valeurs de chacun. Par exemple, toi tu mets le côté plagiat avant le reste. Moi pas. Donc, forcement, on n’a pas la même vision du film. Et pour moi, par exemple, Les infiltrés, pur remake (ou plagiat, d’ailleurs il faudrait que je regarde si Scorsese fait une référence à l’original dans le générique) d’Infernal Affairs est un film remarquable.
Je n’insiste pas sur des arguments comme "il est loin de s’être complètement défiguré…" qui me semblent plus tenir de la taquinerie. Je me demande pourquoi il devrait être défiguré, ce pauvre Hrithik, après un plongeon dans l’eau ?

Pour finir, un point d’accord avec toi : Bhansali n’a pas fait d’adaptation (directe) à la culture indienne. C’est peut-être d’ailleurs pour ça que son film n’a pas marché là-bas. Mais la question qu’on peut légitimement se poser c’est : pourquoi n’a-t-il pas fait d’adaptation ?

roki le 19/09/2012 à 16:32

ou sont les autres parties de la critique je ne les trouve pas merci d`avance

Laurent le 23/02/2011 à 15:32

A en croire imdb, les auteurs du scénario original des Infiltrés (et donc d’Infernal Affairs) y sont bien mentionnés officiellement, comme d’habitude à Hollywood (sauf peut-être quand ils adaptent des auteurs tombés dans le domaine public, comme le dessin animé de Disney sur Notre-Dame de Paris ?).

Madhurifan le 23/02/2011 à 18:02

Je viens de vérifier vite fait. Effectivement, il y a un rappel du film original.

Didi le 23/02/2011 à 15:12

Quand tu auras vu Mar Adentro, on en reparle. Je n’ai rien dit sur Guzaarish (excepté que la trame, à la lecture du résumé, me rappelait celle du film d’Amenábar).
Ensuite, on peut parler de plagiat ou de remake non autorisé. C’est vrai que c’est une pratique courante dans le cinéma hindi, d’ailleurs une pratique à deux mesures : quand un film indien est remaké, il y a achat des droits (tu vois souvent sur les sites les droits de tel film, acheté par tel réa ou producteur), quand un film occidental est remaké, piouf pas de droits. Mais bon, passons…
En plus c’est curieux, après un accord signé entre le ciné hindi et hollywood (industrie qui rachète les droits des remakes, car justement, les producteurs ne veulent pas perdre d’argent en procès pour plagiat) et le ciné hindi pour éviter les remakes non autorisés, celui-ci va se servir dans d’autres cinémas.
Mais au-delà du plagiat, pour moi Guzaarish n’est qu’un film esthétiquement beau, pas un chef d’œuvre, car tout le côté émotion, sensibilité, était déjà dans l’original (en mieux). Par ailleurs, je n’ai que moyennement apprécié l’usage abusif de la symbolique christique. Il n’y a que l’utilisation d’une esthétique baroque et le personnage de la mère (le plus indien du film d’ailleurs) qui m’aient plus ou moins plu.

Poonam le 04/02/2011 à 15:13

film bouleversant en tout point, au début j’ai pas été vraiment emballé, j’ai pas été aspiré dans ce "monde" (trop d’anglais, christianité…) mais au fur et a mesure des minutes on est hapé par la douleur et la force d’ethan, son combat pour la dignité, on compati pour ce personnage complexe merveilleusement interprété par Hrithik, je dirai que c une de ses meilleures performances ou peut même la meilleure. J’ai jamais été déçue par slb, j’ai toujours adoré comment il traite et détaille ses films, c’est un réalisateur hors du commun, je pense que ca doit etre une énorme chance meme un honneur de faire parti de ses films pour les acteurs bolly. Aish est superbe dans son role, je commence a la re apprécié lol bonne présence, manière de s’exprimer, émotions tout y est,. les songs collent très bien a l’ambiance
Bref Guzaarish est un film a ne pas rater !! NOTE : 9.5/10

PS : Film très émotionel, préparez beaucoup de mouchoirs !

noella le 03/02/2011 à 17:58

Je comprends l’enthousiasme qu’il peut susciter , car effectivement H. Roshan et une grande partie des acteurs sont impressionnants et effectivement comme Sanjay L. Bhansali crée à chaque fois "son monde" , cela peut entraîner une "adhésion" ,mais justement pour moi, ce "monde" je n’y vois pas de "lumière" ou trop de lumières froides ou en clair obscur pour l’aimer.De même les références chrétiennes qui saturent ce film sont symboliquement pour moi trop proches de la souffrance plus que de la vie et assombrissent aussi cet univers.S’y ajoutent la composition temporelle esthétique d’un univers très XIXème où il y aurait une présence de la technique moderne choisie, m’agace : cette immense demeure est plus proche d’un musée que d’une demeure où la vie circule.D’ailleurs le personnage de H . Roshan ne peut y circuler et par exemple voilà un point dans ce monde créé - et pourquoi pas créer son monde ? être créateur c’est cela- qui ne me plaît pas par exemple ; ce sont des détails mais ce film est fait de détails qui me font grincer des dents. A. R. Bacchchan tient de la gouvernante dévouée du XIX aussi et c’est insupportable, cette image figée de la femme ;là aussi le casting rend difficilement crédible une femme aussi "majestueuse" autant par ses habits etc que par son maintien dans ce rôle .Si il y a une seule personne qui peut vivre dans cette demeure improbable , c’est elle .Même si la danse est un très beau moment, c’est le seul où la sensualité féminine se revendique comme telle , sans un statut d"icone".Elle m’a amené à penser d’où pouvait venir cette "femme" ? Et la scène avec le mari frise le ridicule, le cliché , car le rôle de A. R. Bachchan ne gagne pas en profondeur .En contrepoint le personnage de l’amie avocate est beaucoup plus réaliste , son jeu est admirable,tout comme la fraîcheur du jeune magicien.Les retours en arrière montrent un monde déjà "figé" temporellement , parfois sépia , avec trop de couleurs froides ou un rouge sanglant.Dans la promotion, je m’imaginais cela comme ses désirs et en relation avec sa souffrance ;or c’est antérieur et déjà oppressant.D’où une impression personnelle d’un monde plus mortifère que porteur des pulsions de vie ou même de conscience de la beauté de la vie .La magie, la poésie sont présentes et il y a de superbes séquences , pourtant ,elle est rompue parfois par cet "esthétisme" trop souligné,et la scène de l’ex- petite amie correspond plus à une rupture dans mon ressenti : la beauté plastique est trop évidente.Or sans être aussi évidente, ce que fait ou peut faire un metteur en scène c’est de la révéler : si on pense à Kites, certains plans subliment les personnages qui peuvent être communs .Ici trop de personnages sont trop hors du commun : ainsi les"domestiques pauvres" font du coup "tache" par opposition…Malgré tout ce que j’écris ce n’est pas pour autant que le sujet ne m’a pas touché,pour d’autres détails comme celui de la mouche ou du toit qui fuit et l’interprétation de H. Roshan m’a émue ; de même que le film pose des questions qui sont cruciales.Mais c’est justement le problème de "l’ impressionisme" en peinture les "détails" doivent donner une impression d’ensemble avant que l’on s’y arrête et si c’est le cas pour certains ou certaines, je pense que pour d’autres les détails ont rompu cette impression d’ensemble, et selon les sensibilités, certains détails ont créé un rejet plus grand .Car la composition est trop visible, c’est en cela que je ne vois pas cette oeuvre comme un chef d’oeuvre .

Madhurifan le 03/02/2011 à 20:56

Bon. Difficile de répondre à tous ces arguments en quelques phrases. Et surtout quelques phrases qui restent lisibles dans le cadre de ces commentaires.
Je te propose de patienter un peu jusqu’à ce que sorte l’article sur les symboles et qu’on en reparle ensuite sur le forum qui est quand même plus pratique pour des échanges.

Maya le 02/02/2011 à 20:19

Bravo pour ce bel article Madhurifan !

"En réalité, Bhansali est un peintre plus qu’un cinéaste. Il ne met pas en scène un monde, il en crée un. Et ce monde n’a pas la perfection d’une sphère lisse mais celle d’un oursin, bardé de piques, de sentiments déchirants."

Comme c’est bien dit ! et c’est ce que je ressens moi aussi, Bhansali est vraiment un artiste, un grand, unique, torturé et génial… J’ai été sous le charme du film, je n’ai pas pu m’empêcher de le regarder une deuxième fois dès le lendemain, et je le regarderai encore. Hrithik et Aish sont extraordinaires eux aussi. L’insuccès du film est injuste, mais les grandes œuvres sont souvent incomprises, ou délaissées par des spectateurs en quête de plaisirs plus faciles. Pourtant ce n’est pas un film difficile d’accès, au contraire, il sufit de se laisser porter. Il n’est pas triste non plus, il est plein de vie et d’amour, de lumière, il a quelque chose de magique.

gorka le 02/02/2011 à 17:35

Hey beh ! Le film t’a inspiré !

Madhurifan le 02/02/2011 à 17:42

Un peu, oui :)

Et c’est pas fini !

Anne le 01/02/2011 à 23:17

Je ne suis pas loin de partager cet enthousiasme=’) "Pas loin" parce que je n’ai vu cette petite merveille qu’une seule fois, mais le coup de coeur a été immédiat !

Un mot plus général sur les acteurs : c’est en effet dommage que l’année 2010 n’ait pas été courronée de succès pour le couple principal, alors que Kites et Raavan/Raavanan m’ont personnellement beaucoup plu. Mais c’est sans conteste dans Guzaarish qu’ils délivrent leur plus belle prestation. Je trouve ça merveilleux de retrouver le couple bling-bling de Dhoom 2 et celui plus majestueux de Jodhaa Akbar dans un tout autre registre. Mention spéciale également au jeune Aditya Roy Kapoor : il était déjà extra dans Action Replayy et j’espère vraiment qu’il décrochera de grands rôles, à l’image d’un certain Ranbir…

Ce qui est aussi fascinant chez Bhansali, c’est qu’il s’inspire de différents univers dans chacun de ses films ; dans Saawariya c’était la culture musulmane qu’il avait choisi de plus mettre en avant ; ici c’est une ambiance hispanique/portuguaise qui se dégage, du moins c’est ce que j’ai ressenti. Mais je suppose que vous reviendrez plus longuement sur la question dans un prochain article ;-)

Autre remarque : à l’image de Black, le film utilise énormément l’anglais, les noms mêmes de cerains personnages n’ont pas grand-chose d’indien et on en vient parfois à se demander si on a réellement affaire à des indiens dans l’histoire… Cultures indienne + hispanique + anglosaxonne, voilà encore un cocktail dont seul Bhansali connaît la recette pour qu’on y croit… Je ne vois personne d’autre qui puisse si bien mélanger tant d’ingrédients avec autant d’expertise, tout comme j’avais été bluffée par le côté "Venise" de Saawariya… Enfin, je trouve que Guzaarish semble intemporel à bien des égards… Mais bon je m’arrête là sinon je sens que je vais écrire un roman^.^"

En tout cas c’est un véritable plaisir de vous lire, vivement la suite !!!

Madhurifan le 02/02/2011 à 17:47

Heureux de voir une adepte de plus de ce magnifique film.
Et merci pour les compliments :)

Un seul conseil. Regarde-le à nouveau. On y découvre toujours de nouvelles choses. En tout cas, Bhansali est vraiment un réalisateur à part.

Anne le 02/02/2011 à 23:47

Je ne te le fais pas dire. Il excelle à tous les niveaux. Avec Guzaarish on découvre "officiellement" ses talents de compositeur, et quel compositeur ! Moi ça fait plusieurs semaines que j’écoute en boucle Tera Zikr, Sau Gram Zindagi, Jaane Kiske Khwaab, Daayein Baayein et Dhundhli Dhundhli… Et si je mets "officiellement" entre guillemets c’est parce que je suis persuadée qu’il a énormément contribué aux albums de ses films précédents. C’est même indéniable, on retrouve partout sa touche caractéristique. Et puis Ismail Darbar et Monty Sharma n’ont jamais refait parler d’eux après avoir bossé avec lui…

En tout cas je re-regarde le film dès que j’en ai l’occasion ;-)

Sumaya le 01/02/2011 à 19:55

Waouhhh, ça c’est de la critique dithyrambique !!! Je vais me le procurer sous peu, et j’espère que, comme tu le dis, j’aurais changé mon opinion sur Ash après le visionnage !!! En tout cas, excellente critique !!! Bravo JP !!

Madhurifan le 01/02/2011 à 21:05

Merci Sumaya.

Ca faisait longtemps que je n’avais pas été emballé à ce point par un film. Euh, je crois que ça se voit :)

Je suis en train de préparer le prochain article qui sera consacré aux symboles et aux références dans le film. A ta disposition pour parler d’Aish quand tu l’auras vu.

Bolly fever le 01/02/2011 à 19:36

Je voulais le voir avec impatience, mais après un article aussi élogieux (un 10/10, c’est rare !), je court me le procurer…
Je n’avais pas du tout aimé Devdas de Banshali, même si la beauté de l’image m’est longtemps resté en mémoire, en plus de la musique. Mais j’avais adoré aimé Hum dil de chuke sanam et Black.

Est-ce aussi un film à la Black, sans aucun clip ?

Madhurifan le 01/02/2011 à 21:02

Film sans clips à la Black ? Oui et non.
On peut dire que c’est un film sans clips dans le sens où il n’y a pas de grande chorégraphie. En revanche, il y a quelques scènes de poésie musicale et LE pas de danse d’Aish qu’on pourrait peut-être mettre, lui, dans la catégorie clip. Donc, ce n’est pas un film sans clips mais un film avec 1 clip et des moments poétiques. Tu vois ce n’est pas très clair parce que dans Guzaarish, rien n’est vraiment manichéen. Tout est en subtilité.

En fait c’est un film tout à fait conforme à la tradition classique Bollywood dans la mesure où chaque pièce dansée a un sens pour la compréhension des personnages.

J’ai été frappé car j’ai vu ce "clip" (la danse d’Aish) en promo à la télé pendant que j’étais en Inde et à haute dose comme on sait si bien le faire là-bas. Je l’avais trouvé très moyen. Mais là, remis dans son contexte, il a un éclat et une intensité exceptionnels.

Je pense que tu comprendras plus facilement ce que je veux dire en le voyant.

Didi le 01/02/2011 à 20:40

Que tu n’aies pas aimé Devdas, c’est presque normal vu que le personnage est exécrable, du coup, cette exécration de Devdas laisse une impression désagréable au final. C’est d’ailleurs le propos originel du romancier : même un personnage aussi odieux que Devdas (et pourtant Bhansali reste gentillet de ce point de vue-là) est digne de notre compassion à l’heure de sa mort.

Bolly fever le 01/02/2011 à 22:26

Je n’avais pas trouvé le personnage de Devdas odieux en fait. Même, je pouvais le comprendre, il ne se bat, se laisse faire, puis regrette, puis se laisse faire encore, sans lutter… Un film traditionnel et sur la tradition, comme je les aime en tant normal.. mais la, pas de sentiment, c’est dire, je n’ai ressentie aucune compassion pour Devdas à sa mort ! Mais un peu pour la fière et belle Paro, qui perd une raison d’esperer. Un film très beau visuellement et musicalement, mais totalement lisse niveau sentiment (enfin pour moi).

Mais avec Guzaarish, je pense apprecier à nouveau Banshali, l’histoire n’étant pas la même, et l’euthanasie étant un sujet qui m’interresse (et le sujet de mon prochain exposé d’anglais juridique ^.^).

J’aime lorsqu’il y a de la " pure tradition classique bollywoodienne", ou comme tu le dis, "chaque scène dansée a un sens", la magie de Bolly ! Et puis même si je n’apprécie pas trop Aish, la voir danser est toujours un plaisir !

Je le vois très prochainement et reviens en parler (et lire les articles suivants sur le film xD)