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Ram Gopal Varma

Fonctions : réalisateur, producteur, scénariste
De son vrai nom : Penmetsa Ram Gopal Varma
Surnoms : RGV, Ramu
Né le : 7 avril 1962 (62 ans)
à : Hyderabad (Andhra Pradesh)
Nationalité : indienne
Famille : divorcé de Ratna, une fille.

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La biographie de Fantastikindia

Par Suraj 974 - le 16 septembre 2006

Dernière mise à jour le 26 août 2014

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Né dans une famille de la classe moyenne d’Andhra Pradesh (sud de l’Inde), le jeune Ram Gopal Varma se passionne dès l’enfance pour le cinéma. Comme tant d’autres petits Indiens il dévore très tôt tout ce qui sort en salle, voyant jusqu’à 10 films par semaine.
RGV veut donc faire du cinéma, mais sa famille s’y oppose. Il se retrouve à faire des études d’ingénieur, au Siddhartha Engineering College de Vijayawada. Une fois son diplôme en poche il préfère créer son propre vidéo club dans les quartiers sud de Hyderabad, activité qui commence à apparaître en Inde avec l’arrivée des cassettes VHS. Il se nourrit de cinéma étranger et surtout américain, apprend par lui-même en regardant des films, en les décortiquant et en écrivant ses premiers scénarios. Il se passionne pour le cinéma hindi alors florissant avec les films de la nouvelle vague de Gulzar, Shyam Benegal etc…

A la fin des années 80, il se trouve à la croisée des courants cinématographiques, avec d’un côté les cinémas du Sud et au Nord un cinéma d’art et essai novateur, côtoyant un cinéma commercial -encore- de qualité. Il le dit lui-même, les films qui l’ont marqué sont autant Ardh Satya, film policier d’auteur sombre et réaliste, que des films grand public comme Arjun ou les classiques Yaadon Ki Baaraat et Sholay. C’est avant tout un amoureux du cinéma dans toute sa diversité, quelle que soit sa nationalité, qu’il soit étiqueté "auteur" ou "commercial".
A cette époque, le cinéma telugu est dominé par les superstars, leurs films masala sont formatés pour attirer les foules en masse. Difficile dans ces conditions de s’imposer pour quelqu’un qui a la vision d’un cinéma différent et des ambitions un tant soit peu artistiques, surtout s’il n’a aucun soutien dans le milieu et aucune formation concrète.
Il squatte donc les plateaux, observe les tournages, propose ses services, longtemps sans succès. Jusqu’au jour où il arrive à atteindre un jeune acteur de l’époque, Nagarjuna, qui cherche comme lui à se faire sa place. En 1989, à 27 ans il tourne son premier film, sur un scénario qu’il a lui même écrit. Shiva se révèle un gros succès qui fait de lui du jour au lendemain un réalisateur très demandé. Doublé dans les principales langues de l’Inde, le film est exploité avec succès jusqu’à Bombay. La même équipe se réunit pour son film suivant, Kshana Kshanam, où il expérimente de nouvelles techniques et qui rencontre encore un énorme succès. Toujours en 1991, il réalise le film d’horreur Raat où il utilise pour la première fois les effets spéciaux. Puis il se lance dans la production, favorisant l’arrivée de nouveaux artistes.

Il est rapidement reconnu comme l’un des jeunes réalisateurs les plus prometteurs de l’industrie telugu. Il enchaîne les films et se taille une solide réputation. En trois ans il impose son style. Son éclosion au premier plan va de pair avec l’arrivée d’une nouvelle génération de réalisateurs au sud de l’Inde, qui peu à peu vont devenir les nouvelles références du cinéma indien en général.

Ram Gopal Varma s’impose dans le cinéma telugu, tandis qu’à la même période Priyadarshan se fait sa place dans le cinéma Malayalam et que Mani Ratnam change la face du cinéma tamoul. RGV et Mani Ratnam collaborent plusieurs fois. Ratnam écrit le script de son film Gayam (directement inspiré du Parrain), et réalise avec Thiruda Thiruda le remake tamoul d’un de ses films. Tous deux s’associeront plus tard avec le réalisateur Shekar Kapur au sein de la société India Talkies qui produira le premier film hindi de Mani Ratnam en 98, le désormais classique Dil Se.., dont l’échec sera fatal à leur association.

Comme ses illustres collègues, son ambition va au-delà de sa région natale. Il n’a de cesse de tenter de nouvelles choses, d’expérimenter, quitte à connaître de cuisants échecs qui lui attirent les foudres des producteurs. Progressivement il s’éloigne de l’industrie telugu et se tourne vers Bollywood.
C’est Aamir Khan qui en 1995 lui fournit sa première opportunité, en jouant dans son premier film hindi Rangeela, un superhit au box-office. Il enchaîne avec quelques films où il essaie de s’affirmer dans l’industrie hindi, rencontrant des fortunes diverses sans jamais retrouver le succès public de Rangeela.

Il revient ponctuellement au cinéma telugu, faisant la navette entre les deux industries. Trois longues années s’écoulent, jusqu’en 1998. Il réalise Satya, inspiré de son propre film telugu Anthaam qui est encensé par la presse et considéré comme un de ses chefs-d’œuvre, même s’il connaît un succès limité. En 2002 avec Company, un autre polar, il apprend à utiliser la machine promotionnelle au maximum : au lieu des nombreuses chansons de Satya restées confidentielles, Company n’en comporte qu’une mais elle est matraquée dans les médias et deviendra la chanson de l’année. Company sort précédé d’une réputation énorme, il devient immédiatement un immense succès, critique et public, et gagne plusieurs récompenses. Jouant l’équilibriste entre les critères commerciaux indiens et le respect des codes du polar, le film fait l’effet d’un pavé dans la mare de l’industrie du cinéma.

RGV va encore plus loin dans Bhoot, où il auto-remake son film d’horreur Raat, réalisé sans chanson et en quasi-huis clos. Contrairement à son premier essai, ce film est un superhit, révélateur des changements qui s’opèrent chez le public indien à l’ère de la mondialisation. L’année suivante, Naach, l’un de ses films les plus personnels, a été un échec complet ; il a enchaîné avec le polar Sarkar qui, lui, a rencontré un énorme succès public.

En une dizaine d’années Ram Gopal Varma s’est imposé comme l’un des réalisateurs et producteurs indiens les plus talentueux et respectés. C’est le seul réalisateur du sud de l’Inde à s’être véritablement fait une place à Bollywood, à tel point qu’on a tendance à oublier qu’avant Rangeela il avait déjà une belle carrière en telugu derrière lui.
Il est parvenu à imposer un style immédiatement reconnaissable, constitué d’une excellence technique rivalisant avec les meilleurs films américains, et d’un goût prononcé pour le cinéma de genre. N’hésitant pas à parler de sujets très contemporains voire controversés et à sortir des carcans établis, il a imposé un cinéma réaliste souvent sombre qui questionne les réalités de l’Inde actuelle.
Plus fort encore, il impose ses propres standards commerciaux, faisant des films généralement sans chanson ni romance, de deux heures environs au lieu des trois heures obligatoires. Il a créé une véritable marque de fabrique grâce à laquelle il est actuellement l’un des rares réalisateurs-producteurs indiens à attirer le public sur son seul nom, et à apparaître en premier sur l’affiche avant même les acteurs. De manière assez similaire à son homologue Johnny To à Hong Kong, chacun de ses films porte sa patte, tellement perceptible, même dans ses productions, qu’on se demande parfois s’il n’en est pas l’auteur.

A ce succès, on peut trouver plusieurs raisons.
Il va de pair avec l’explosion de la classe moyenne dans les grandes villes indiennes. Plus ouverte aux innovations venues de l’occident et demandeuse d’un cinéma différent de ce que Bollywood ressasse depuis 20 ans, elle constitue le gros de son public, pour qui ses films sont calibrés. RGV a toujours réalisé ses films dans cette optique, mais ce n’est qu’à la fin des années 90 que le public y est devenu véritablement réceptif.
Le cinéma hindi après avoir connu une période faste dans les années 90 s’est rapidement trouvé à court d’idées, amenant une remise en question de ses codes mêmes. Les drames familiaux chantés et dansés ne faisant plus recette auprès de la nouvelle génération des grandes métropoles urbaines abreuvées de culture mondiale, cela a ouvert la porte à une nouvelle génération d’artistes, prêts à innover et à privilégier le drame au mélodrame.

A travers sa maison de production, la Varma Corp. rebaptisée plus tard "Factory", Ram Gopal Varma donne leur chance à de nouveaux talents. Sa société est parmi les plus ambitieuses et prolifiques, avec en moyenne 2 à 3 sorties par an et une prise de risque permanente. Il a révélé des réalisateurs comme Madhur Bhandarkar (Chandni Bar, Page 3, Corporate), et sort régulièrement de bons films de genre.
Récemment il s’est attelé à deux autres projets, le remake de son premier succès Shiva, et surtout l’ambitieux remake du film le plus culte de Bollywood, Sholay, replacé dans le milieu du crime. Il a aussi décidé de se re-lancer dans la production de films au sud, en telugu et en tamoul. Souvent qualifié assez justement d’être le plus américain des réalisateurs indiens, il devrait aussi tourner prochainement son premier film américain, Within, situé à New York.
On le voit, RGV est du genre hyper-actif : il travaille sur plusieurs projets à la fois, en différentes langues, sans compter les productions. Finalement sorti en août 2007 après une foule de complications diverses, son projet rêvé Sholay, rebaptisé pour l’occasion Aag ("le feu"), se révèle un échec cuisant. A la fois faillite artistique et commerciale, c’est l’un des rares films depuis longtemps à mettre d’accord la presse et le public sur la qualité désastreuse du métrage. Visiblement affecté par cette nouvelle débâcle, RGV a promis de se remettre en question…

Par la suite, il a réalisé la même année la comédie d’épouvante Darling, en 2008 les films de gangsters Sarkar Raj (suite de Sarkar) et Contract, suivis par les films d’épouvante Phoonk (toujours en 2008) et Agyaat (2009).

En 2010, il a essuyé, comme pour la plupart de ses derniers films, un échec avec Rann, avec pourtant le grand Amitabh Bachchan dans le rôle d’un patron de chaîne de télévision. A l’automne, il nous propose une oeuvre très différente, Rakta Charitra, biopic en deux parties du leader politique d’Andhra Pradesh Paritala Ravi avec Vivek Oberoi dans le premier volet et Surya dans le second.

En 2011, il nous propose le thriller Not A Love Story, inspiré d’un fait divers, et en 2012 le polar Department avec Amitabh Bachchan et Sanjay Dutt.

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Filmographie sélective

Producteur et réalisateur :

2012 - Department avec Amitabh Bachchan et Sanjay Dutt

2011 - Not A Love Story avec Mahie Gill et Deepak Dobriyal

2010 - Rakta Charitra avec Vivek Oberoi et Surya

2010 - Rann avec Amitabh Bachchan, Ritesh Deshmukh, Paresh Rawal et Rajat Kapoor

2009 - Agyaat avec Nisha Kothari et Joy Fernandes

2008 - Phoonk avec Lillette Dubey et Zakir Hussain

2008 - Contract avec Adhvik Mahajan et Zakir Hussain

2008 - Sarkar Raj de Ram Gopal Varma avec Amitabh et Abhishek Bachchan, Aishwarya Rai-Bachchan. Musique de Amar Mohile.

2007 - Darling avec Fardeen Khan, Esha Deol, Isha Koppikar, Zakir Hussein. Musique de Prita & Himesh Reshammiya.

2007 - Ram Gopal Varma Ki Aag avec Ajay Devgan, Prashant Raj, Sushmita Sen, Nisha Kothari. Musique de Ganesh Hegde, Amar Mohile, Prasanna Sekhar et Nitin Raikwar.

2007 - Nishabd avec Jiah Khan et Revathy

2005 - Sarkar avec Amitabh Bachchan, Abishek Bachchan

2004 - Naach avec Antara Mali, Abhishek Bachchan - Musique de Sulaiman Merchant & Amar Mohile

2003 - Bhoot avec Ajay Devgan, Urmila Matondkar

2002 - Company avec Ajay Devgan, Vivek Oberoi, Manisha Koirala - Musique de Sandeep Chowta

2000 - Jungle avec Urmila Matondkar, Fardeen Khan - Musique de Sandeep Chowta

1999 - Mast avec Urmila Matondkar, Aftab Shivdasani - Musique de Sandeep Chowta

1998 - Satya avec JD Chakravarty, Urmila Matondkar, Manoj Bajpai - Musique de Vishal Bhardwaj

1997 - Daud avec Sanjay Dutt, Urmila Matondkar - Musique de AR Rahman

1995 - Rangeela avec Aamir Khan, Urmila Matondkar - Musique de AR Rahman

1993 - Gaayam avec Jgapaty babu, Revaty, Urmila Matondkar - Musique de K.Srinivas

1993 - Govindha Govindha avec Nagarjuna, Sridevi, Paresh Rawal - Musique de Illayaraja

1992 - Anthaam avec Nagarjuna et Urmila Matondkar - Musique de R.D. Burman

1991 - Raat avec Revati, Om Puri - Musique de Mani Sharma

1991 - Kshana Kshanam avec Venkatesh, Sridevi, Paresh Rawal - Musique de Illayaraja

1989 - Shiva avec Nagarjuna, Amala - Musique de Illayaraja

Producteur uniquement :

2005 - D-Company de Vishram Sawant avec Randeep Hooda

2005 - My Wife’s Murder de JJ Philips avec Anil Kapoor

2004 - Ab Tak 56 de Shimit Amin avec Nana Pathekar

2004 - Ek Hasina Thi de Shridhar Raghavan avec Saif Ali Khan, Urmila Matondkar

2003 - Main Madhuri Dixit Banna Chahti Hoon de Chandan Arora avec Antara Mali, Rajpal Yadav - Musique de Amar Mohile

2002 - Road de Rajat Mukherjee avec Vivek Oberoi, Antara Mali, Manoj Bajpai - Musique de Sandeep Chowta

1999 - Chandni Bar de Madhur Bhandarkar avec Tabu, Atul Kulkarni, Rajpal Yadav

1999 - Shool de E. Nivas avec Manoj Bajpai, Raveena Tandon - Musique de Sandeep Chowta

1998 - Dil Se.. de Mani Ratnam avec Shah Rukh Khan, Manisha Koirala, Preity Zinta - Musique de AR Rahman

1997 - Wife of Mr. Varaprasad de Vamsi avec Vineeth, JD Chakravarty Musique de MM Keeravani

1993 - Thiruda Thiruda de Mani Ratnam avec Prasanth - Musique de Illayaraja